Les faits avaient eu lieu le soir de l’élection d’Emmanuel Macron en mai 2017. Un groupe de néo-nazis armés patrouillait en voiture dans les rues de Nantes, pour tuer des «antifas». Ils aperçoivent deux jeunes qui rentrer chez eux en vélo à l’ouest de la ville et leur tendent un guet-apens. Le commando les tabasse à coups de bouteilles, de barre de fer, sautent à pied joint sur la tête d’une des victimes. Et laissent Erwan et Steven, 16 et 18 ans, pour mort sur le bitume. Erwan restera handicapé à vie.
Au lendemain des faits, la police ne mène aucune enquête, parle d’un «règlement de compte». Elle ne se déplace même pas pour ramasser les pièces à conviction. C’est la mère d’une victime qui les prélève dans des sacs, les amène au commissariat… ce qui permet de trouver l’identité d’un néo-nazi. Qui balance ses copains en garde à vue.
Joyce Burkart, François Mamès Cosseron de Villenoisy, Antoine Desbas, Matthieu Gaultier de la Richerie : une bande de nostalgiques d’Hitler. Certains ont des noms à particule et sont issus de très bonnes familles, imprégnées par les idées d’extrême droite. La plupart déjà condamnés pour des attaques racistes et fascistes à Nantes ou Angers. Et ont bénéficié d’une grande clémence judiciaire.
Pour la double tentative d’homicide d’Erwan et Steven, ils ont été jugés en mars 2022 au tribunal de Nantes, défendus par un avocat lui-même militant d’extrême droite. Pour justifier ces tentatives de meurtres, l’avocat avait tenté de minimiser leur idéologie d’une part et de diaboliser les victimes d’autre part, prétendant notamment qu’elles avaient «lu Nantes Révoltée», ce qui justifierait leur agression.
Le procès en appel a lieu à Vannes, sous haute surveillance, cette semaine. La dessinatrice Ana Pich est sur place pour raconter l’audience.
À lire et faire lire.
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