Manifestation syndicale à Nantes : promenade sous le soleil, arrestations sous la pluie


Un cortège bien ordonné, la police empêche toute créativité


Vendredi 13 octobre : journée de grève intersyndicale et interprofessionnelle partout en France. Les raisons de se mobiliser contre le gouvernement sont tellement nombreuses que la seule revendication salariale paraît presque anecdotique. Une pancarte proclame “On sait même plus quoi écrire tellement c’est la merde”.

La journée débute avec les lycéen-nes en lutte, qui se sont donné rendez-vous dès 6h30 pour bloquer différents lycées du centre-ville et ramener la jeunesse dans la rue. Malheureusement la répression se lève tôt aussi et, après avoir bien remué à l’entrée de Livet, les lycéen-nes sont rapidement bloqué-es par les flics. Confiscation de la banderole et interpellation d’un participant, la tournée des lycées n’aura finalement pas lieu et le groupe rejoindra le cortège syndical. Au miroir d’eau, un rassemblement se met mollement en place à 10h. Les chasubles sont de sortie, l’UNSA a sorti un barnum et passe une musique d’un autre temps. Plusieurs personnes distribuent des flyers appelant à la flambée des colères, demain 14 octobre à midi devant Atlantis.

Dès le début de manif, le ton est donné : un cortège de tête massif et bruyant suivi d’un no man’s land entretenu par le service d’ordre de la CFDT et de l’UNSA. La stratégie de la division qui trie les bons et les mauvais manifestants. Les bureaucrates s’imaginant en bons manifestants, qui ne cassent rien et qui ne gênent personne. On a vu le résultat au début de l’année sur les retraites.

Un cortège de tête massif et bruyant, mais pas très offensif. Tout le long d’un parcours encadré par les forces de l’ordre il n’y aura qu’à peine quelques tags à la préfecture en soutien à la Palestine et des coups sur la devanture d’un Carrefour City. On est loin du zbeul général que Nantes a pu connaître par le passé, les automatismes sont un peu rouillés mais pour une manif de rentrée sans perspectives, la détermination est tout de même à saluer.

Rendue à la croisée des trams, la tête de manif veut allonger le parcours et poursuivre vers le CHU avec les soignant-es en lutte. C’est déjà trop pour le cortège syndical : les camions emmènent le reste des troupes directement au miroir d’eau. Il est midi, il ne faudrait tout de même pas rater l’apéro.

La pluie se met à tomber, les personnes les plus jeunes et motivées tentent un départ pour un second tour. Malheureusement la tentative est vite réprimée par les forces de l’ordre, présentes en masse. On déplore l’arrestation de cinq personnes en fin de manif, alors qu’elles accompagnaient le camion de la CGT Énergie qui repartait. Une façon pour la préfecture de mettre la pression sur un syndicat combatif qui n’a rien lâché pendant la bataille des retraites.


Images : CLAN, Tonio, Oli Mouazan

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