Conflit au Proche Orient : série d’actes racistes anti-arabes

À Chicago

La victime, un petit garçon, s’appelait Wadea Al-Fayoumé et était âgé de 6 ans seulement. Lui et sa mère, d’origine palestinienne ont été sauvagement attaqués par le propriétaire qui leur louait un appartement le 15 octobre. Cet homme de 71 ans avait d’abord tenté d’étouffer la mère en criant «Vous, les musulmans, vous devez mourir». Équipé d’un couteau militaire, il a poignardé à 12 reprises cette femme, qui a survécu, avant d’assassiner le petit garçon de 26 coups de couteau. Une lame de 15 centimètres a été retirée du ventre de l’enfant. «Les détectives ont pu déterminer que les deux victimes de cette attaque brutale ont été ciblées par le suspect parce qu’elles sont musulmanes et en raison du conflit en cours au Moyen-Orient», a précisé la police. À plusieurs milliers de kilomètres des bombes larguées sur Gaza, la sauvagerie déchaînée contre les palestiniens a tué un autre enfant. L’oncle paternel du garçon, immigré palestinien, a déclaré : «Nous ne sommes pas des animaux, nous sommes des êtres humains», en référence aux récents propos des responsables Israéliens.

Au Cannet, sur la côte d’Azur, en France

C’est en pleine rue qu’un sexagénaire d’origine maghrébine a été attaqué, samedi 14 octobre 2023. Ses deux agresseurs, dont l’un portait une kippa, ont hurlé «Sale arabe, je vais te découper en morceau et t’envoyer à Jérusalem !». La victime a reçu des coups de poing et de marteau. Sa vie n’est pas en danger. Un des deux attaquants a été arrêté, l’autre a pris la fuite. L’avocat de la victime explique que cette agression a eu lieu en plein jour, sous les yeux de plusieurs témoins. Les médias français sont très discrets sur cette affaire et la police a déclaré à BFM que les faits seraient «un différend d’ordre privé», occultant totalement la dimension raciste des faits, pourtant évidente, et avant même d’avoir sérieusement enquêté.

“Ne prendre aucun risque”

L’avocat Nabil Boudi écrivait sur Twitter le vendredi 13 octobre : «Cliente placée en garde à vue ce matin car sa voisine l’aurait entendu dire ‘salam aleykum’ à des ouvriers dans l’immeuble.» La voisine aurait porté plainte et la police se serait déplacée pour interpeller cette habitante et la placer en garde à vue. Quand l’avocat a demandé le motif de cet enfermement, l’Officier de Police Judiciaire lui a répondu : «avec le climat actuel nous ne pouvons pas prendre de risque.». La garde à vue a été levée.

Salam Aleyhum veut dire «que la paix soit sur toi» et est une façon de dire bonjour en arabe. Le seul fait de parler arabe devient désormais suspect pour des policiers. Le fait qu’une voisine ait pratiqué la délation et, pire, que la police ait procédé à une arrestation pour cela montre le degré de racisme et de paranoïa anti-arabe qui règne dans ce pays. Et en parlant de «contexte», les policiers confirment que cette répression honteuse est directement liée à la situation en Palestine.

La femme arrêtée «a voulu à son tour déposer plainte pour dénonciation calomnieuse» explique l’avocat, «les agents ont dans un premier temps refusé de prendre sa plainte, avant il a fallu l’intervention du cabinet». «Pour ceux qui ont du mal à y croire, je vous confirme la véracité totale de ce témoignage. J’ai pu m’entretenir avec sa sœur et son avocat, maître Boudi Nabil» confirme Widad Kefti, journaliste indépendante. Les médias français n’ont pas traité l’information.

Depuis une semaine, la classe politique et les médias répètent en boucle qu’il serait légitime de massacrer la population palestinienne au nom du «droit d’Israël à se défendre», et instrumentalisent le conflit israélo-palestinien en soutenant sans réserve Israël. Ces responsables insinuent dans les esprits que la vie des arabes ne vaut rien. Cet imaginaire colonial et raciste, validé au sommet des États occidentaux, provoque des passages à l’acte, parfois criminels. Qui «importe le conflit» ?