Jean-Pierre Vernant a été résistant sous l’Occupation. Il était aussi un historien du monde Grec reconnu. Voici ce qu’il déclarait à propos des fascistes et de leurs complices :
«Une poignée de main me paraîtrait encore de trop avec ceux qui aujourd’hui, loin du bruit et de la fureur des événements, manifestent leur sympathie envers le nazisme, essaient de lui trouver des excuses et de le laver de ses crimes.
Je crois pourtant être hospitalier. Les Grecs anciens disaient que, quand on frappe à votre porte, c’est peut-être un dieu qui vient voir si vous êtes toujours disponible. C’est pourquoi ma porte et ma table sont toujours ouvertes. Je suis prêt à expérimenter tous les plats qu’on voudra, même les plus étrangers à mon goût et à mon régime.
Mais on ne discute pas recettes de cuisine avec des anthropophages. Je ne souhaite ni partager leur repas ni les inviter à ma table».
Ce dimanche, une grande «marche contre l’antisémitisme» est organisée par les macronistes et l’extrême droite. Elle réunira Eric Zemmour, multi-condamné pour incitation à la haine raciale ou religieuse, qui a nié la responsabilité de Vichy dans la déportation des juifs. Les proches d’Emmanuel Macron, pour qui «le maréchal Pétain a été un grand soldat» et qui a réhabilité Charles Maurras. Ou encore Gérald Darmanin, ancien de l’Action Française, un groupuscule royaliste et antisémite, aujourd’hui Ministre de l’Intérieur et responsable des mesures les plus racistes de la Cinquième République. Marine Le Pen, à la tête d’un parti fondé par d’anciens SS et qui dansait la valse avec des nazis en 2012 en Autriche. Jordan Bardella, pour qui Jean-Marie Le Pen, condamné pour révisionnisme, n’était «pas antisémite».
La marche d’aujourd’hui est une gigantesque opération d’inversion politique initiée par les factions historiquement liées à l’antisémitisme, et qui communient désormais derrière un État israélien colonialiste et responsable du massacre des palestiniens.
Cette marche est organisée par des partis qui viennent de voter la fin de l’Aide Médicale d’État pour les étrangers, c’est-à-dire le refus de soins pour les personnes n’ayant pas les bons papiers. Une loi extrêmement proche des législations fascistes des années 1930. Ce sont ces gens qui prétendent défiler pour la «République» et «contre l’antisémitisme».
3 réflexions au sujet de « On ne discute pas recettes de cuisine avec des anthropophages »
je suis d accord avec vous mais en tant que militant anar et fils d un combattant de la cnt espagne et aussi resistant en france je trouve qu il faut dire les choses au plus juste et a cette manif il y aura aussi roussel et autres staliniens, et ce que la gauche d état a de pire! merci et amitié anarchiste
Quelle action concrête « de gauche » fait le cas roussel, au juste ?
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