Bernard Henri Levy n’est pas seulement un mythomane et un philosophe raté. Il est aussi un cinéaste lamentable.
Le 22 février dernier, BHL sortait un film baptisé «Slava Ukraini». Un échec magistral, puisqu’il n’a enregistré que… 208 entrées le jour de sa sortie ! Et ce malgré une médiatisation massive et de nombreuses interviews pour promouvoir le film. En 2012, BHL réalise un film sur la Libye, où il se met en scène chemise ouverte au milieu des ruines. Un naufrage : 2450 entrées malgré, là encore, une promotion médiatique importante. En 2015, sa pièce de théâtre «Hôtel Europe» est déprogrammée faute de public. En 1997, BHL sortait son premier film intitulé «Le jour et la nuit» sur sa femme Arielle Dombasle. Une catastrophe qualifiée par certains critiques de «pire film de l’histoire».
Toutes ces œuvres d’une nullité hors du commun sont gavées de subventions publiques, pendant que de vrais artistes galèrent. Et alors que BHL est millionnaire. Mais ce n’est pas le sujet : le «philosophe» n’est pas seulement d’une nullité abyssale, il est dangereux.
Pour conjurer ses échecs systématiques au cinéma, BHL a obtenu que France 2 diffuse sa dernière production : «L’Ukraine au cœur». Le troisième film qu’il consacre au conflit. On se demande en quel honneur une chaîne nationale de service public offre une telle audience au travail de BHL, mais parlons plutôt du fond. Diffusé mardi 14 novembre à 21h10, heure de grande écoute, sur la chaîne publique, un film à la gloire des «citoyens-soldats» ukrainiens.
Premier problème : sur la version anglaise de l’affiche du film – dont le titre subtil est «glory to the heroes» – on aperçoit d’entrée de jeu un militaire portant un symbole nazi sur son uniforme. Le journaliste spécialisé de l’extrême droite Ricardo Parreira l’a immédiatement repéré : il s’agit d’un «soleil noir», un symbole mystique nazi, créé par Himmler lorsqu’il a ouvert un centre de recherche nazie en 1935. Un «laboratoire» destiné à justifier «scientifiquement» les délires racistes hitlériens. Avec ce «soleil noir», l’affiche du film de BHL fait la promotion des idées du Troisième Reich. Elle a été discrètement modifiée depuis.
Le deuxième patch, sur la poitrine du même soldat «semble être le kolovrat, un symbole utilisé depuis longtemps dans les pays de l’Est et en Russie, mais également récupéré par les néonazis et des miliciens néofascistes» explique Ricardo Parreira. Il s’agit d’une sorte de «roue» slave proche de la croix gammée, utilisée par les milieux d’extrême droite pour symboliser la pureté raciale.
Dans le film de BHL, un autre soldat arbore un grand tatouage du «soleil noir» sur son bras. Et un militaire juste à côté dans la même scène porte une «totenkopf», l’insigne à tête de mort des SS. La «totenkopf» était attribuée aux unités SS en charge des camps de concentration. S’il s’agissait de démontrer que l’armée ukrainienne est effectivement composée de nazis, BHL a atteint son objectif.
Pour que la propagande de l’axe impérial occidental soit complète, BHL donne la parole à des «vétérans israéliens» qui «apportent leur soutien et leur expertise à des combattants ukrainiens parfois moins rompus aux tactiques militaires». Un de ces militaires explique : «Dans l’armée israélienne, vous devez être agressif. Ici [en Ukraine] on n’a pas appris à être agressif. Juste se défendre, combattre. Tu dois te forcer et détruire l’ennemi». Effectivement, on a remarqué cette obsession de détruire avec l’anéantissement de Gaza, le bombardement de ses hôpitaux et l’assassinat de milliers d’enfants. Une tactique militaire aussi brillante qu’humaniste valorisée par BHL.
Après avoir filmé ces héroïques soldats nazis puis des «vétérans israéliens», le philosophe part à la rencontre de la communauté juive de Dnipro. Un grand n’importe quoi idéologique, une confusion complète.
BHL n’a jamais vraiment été philosophe, il a en revanche toujours été un propagandiste de guerre, un agent au service de la communication militaire occidentale, qui piétine la vérité sans remord. Il y a quelques semaines, il déclarait dans les médias que les cortèges palestiniens en France arboraient «des drapeau du Hamas» pour justifier les interdictions de manifester. Un mensonge intégral.
BHL n’est pas à ça près. Quand cet homme ouvre la bouche, il faut toujours chercher l’exact inverse pour avoir la vérité. Dans les années 1980, BHL appelait à armer les afghans en guerre contre l’URSS. L’ennemi prioritaire de l’Occident était le «communisme» et il fallait soutenir ses adversaires, fussent-ils islamistes. BHL part alors avec des journalistes se prendre en photo avec des talibans. La CIA soutient les moudjahidines en guerre contre les soviétiques. Parmi les djihadistes entraînés et financés par l’axe du bien… Oussama Ben Laden, qui co-fondera Al Qaïda ! Les États-Unis s’en mordront les doigts quelques années plus tard, le 11 septembre 2001.
Le 31 mai 2010, l’armée israélienne attaque une flottille humanitaire apportant des vivres à Gaza sous blocus. Il y a plusieurs morts, l’affaire scandalise le monde entier. BHL soutient alors l’attaque dans une tribune baptisée «Pourquoi je défends Israël» et estime que les «responsables du bain de sang» sont en réalité les humanitaires !
Devenu professionnel de la propagande de guerre, BHL part en Libye en 2011. «J’ai porté en étendard ma fidélité à mon nom et ma fidélité au sionisme et à Israël» dit-il dans le Figaro à propos de cette opération. L’objectif est de faire tomber Kadhafi coûte que coûte. Sarkozy veut absolument liquider son ancien ami, quitte à soutenir des islamistes. BHL fait tout pour que la coalition internationale bombarde la Libye. Kadhafi sera abattu dans des circonstances confuses. Résultat ? Depuis 10 ans, la Libye est en guerre civile, livrée aux seigneurs de guerre et factions islamistes qui s’affrontent dans des combats meurtriers. Le pays est morcelé, surarmé, et a même servi de base à Daesh qui y a récupéré des armes et administré une ville, Derna.
On pourrait longuement détailler les agissements néfastes de cet agent d’influence des guerres atlantistes, mais cela serait trop long. Retenez seulement qu’en 2023, avec le dernier film de BHL, le «camp du bien», celui qui fait la promotion des guerres occidentales et «démocratiques», met en valeur des nazis sur le service public.
2 réflexions au sujet de « BHL et France Télévision font la promotion de nazis ukrainiens »
BHL faisant l’élégie des nazis ukrainiens montre simplement son ignorance complète de l’Histoire. Les Ukrainiens n’ont pas attendu l’arrivée d’Hitler en Ukraine pour massacrer des dizaines de milliers de Juifs et de Polonais, comme l’a fort bien raconté Simone Veil dans un entretien (visible sur Youtube). Le “héros national” ukrainien derrière ces tueries est toujours honoré en Ukraine, et toutes les grandes villes du pays ont une rue, un boulevard ou une place Stepan Bandera (voir ce nom sur Google Maps Ukraine)…
BHL serait-il antisémite ? Il est seulement totalement fou de ce qu’il croit être sa propre grandeur.