«Un individu, les mains dans les poches, qui a un mégaphone en bandoulière, c’est évidemment une personne qui peut être dangereuse !»
Un policier comparaissait ce 23 janvier au tribunal de Nantes pour avoir ouvert le crâne d’un manifestant en 2016, lors d’une manifestation contre la « Loi Travail ». Alors que le manifestant venait d’aider deux lycéennes touchées par les gaz, il s’était retrouvé isolé, les mains dans les poches, et avait été frappé de plusieurs coups de matraque, notamment à la tête puis jeté à terre et enfin arrêté alors que sa tête était ensanglantée.
Une violence banale, déjà à l’époque, signe d’une brutalité policière sans limite. Mais la scène avait été intégralement filmée, ce qui avait permis de déclencher une enquête de l’IGPN, qui avait lancé un appel à témoin. Cette enquête avait suscité la colère des syndicats policiers, qui s’étaient vantés d’avoir arraché les affiches de l’IGPN, estimant scandaleux que des policiers enquêtent sur les violences commises par d’autres policiers. Ça avait le mérite d’être clair.
Aujourd’hui, le flic qui comparaît reste droit dans ses bottes, considérant que le manifestant était potentiellement dangereux puisqu’il était muni d’un mégaphone et qu’il avait les mains dans les poches ! L’audience est racontée par Ana Pich’ dans ce procès dessiné :
2 réflexions au sujet de « À Nantes, un procès symptomatique du sentiment d’impunité dans la police »