Apologie de tueurs d’enfants sur une chaîne du service public


Barbarie journalistique sur France Info


Samedi 10 février 2024, la chaîne publique française d’information en continu France Info publiait le témoignage d’un soldat de Tsahal. “Un tireur d’élite franco-israélien raconte l’offensive à Gaza de l’intérieur” titrait le média. “Tireur d’élite”, un doux euphémisme pour ne pas dire meurtrier ou criminel. En Palestine, de nombreux civils, dont des enfants, sont exécutés par les snipers de l’armée d’occupation israélienne depuis des années. Il ne s’agit pas de “tireurs d’élite” mais bel et bien de tueurs qui abattent des gamins palestiniens froidement d’une balle dans le tête.

Le 16 février, le Los Angeles Times, quotidien américain d’audience internationale, donnait la parole à un médecin revenu tout droit de la bande de Gaza. Irfan Galaria est spécialiste de la chirurgie plastique et reconstructive. Il travaille actuellement dans un cabinet de l’État de Virginie sur la côte-est des États-Unis. Fin janvier, le chirurgien, accompagné d’autres soignants, partait avec le groupe d’aide humanitaire MedGlobal pour faire du bénévolat à Gaza.

Outre l’ambiance effroyable et les conditions de soins dystopiques décrites par le médecin à son retour du sud de l’enclave palestinienne, Irfan témoigne des assassinats ciblés d’enfants palestiniens. Le médecin confirme aux journalistes du LA Times la barbarie absolue des snipers israélien : “À une occasion, une poignée d’enfants, tous âgés de 5 à 8 ans, ont été transportés aux urgences par leurs parents. Tous ont reçu un seul coup de sniper dans la tête. Ces familles retournaient chez elles à Khan Yunis, à environ 4 km de l’hôpital, après le retrait des chars israéliens. Mais les tireurs isolés sont apparemment restés sur place. Aucun de ces enfants n’a survécu”.

En novembre dernier, nous vous rapportions dans un article que les militaires israéliens portaient des tee-shirts racistes encourageant à assassiner des femmes enceintes ou des enfants palestiniens. En effet, tuer des enfants arabes est considéré comme une réussite, un sujet de blague chez les suprémacistes israéliens. Le meurtre de femmes et d’enfants est normalisé au sein même de l’armée et ces pratiques criminelles sont encouragées par les ministres fascistes du gouvernement israélien. En répétant que «personne n’est innocent» à Gaza, les responsables politiques rendent cela possible.

L’armée israélienne est présentée comme «la plus morale du monde» et, sur tous les plateaux télé, les présentateurs répètent qu’Israël tuerait «sans intentionnalité», quasiment sans faire exprès. Il n’y a rien de plus faux. En février 2013, le Times of Israël révélait que Mor Ostrovski, 20 ans, soldat d’une unité de sniper de l’armée israélienne, partageait sur son compte Instagram la photo d’un enfant palestinien de dos pris dans le viseur d’un fusil. En 2014, Israël avait déjà tué 374 enfants à Gaza lors d’une opération baptisée «plomb durci». L’été dernier, l’ONU rappelait que l’année 2022 a été l’année la plus meurtrière pour les enfants palestiniens en Cisjordanie depuis 15 ans. Depuis le 7 octobre, les enfants sont en première ligne de la politique exterminatrice et d’anéantissement de l’État colonial israélien.

C’est donc à ce genre de personnage, probable tueur d’enfant ou en tout cas complice, sans foi, ni règle, en-dehors de toute morale ni éthique d’une armée génocidaire que France Info a offert une tribune. Le service public décide de mettre en avant un criminel et de promouvoir un régime de tortionnaires plutôt que de parler de la situation des palestiniens. Les médias sont les faiseurs d’opinion de notre époque. Par leur travail quotidien de falsification généralisée, ils participent de l’acceptation d’un des pires crimes contre l’humanité de ce début de siècle dans une part importante de la population.

Suite à la guerre en Irak, l’industrie Hollywoodienne avait déjà tenté de transformer les snipers en héros incompris : en 2014, le film American Sniper racontait l’histoire, basée sur des faits réels, d’un sniper de l’armée des USA nommé Chris Kyle, qui aurait tué au moins 160 personnes. Grâce au soft power américain, un tueur de masse était ainsi glorifié dans une fiction mondialisée.


Dans l’imaginaire impérialiste, abattre des arabes en Irak où en Palestine est valorisé.


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