Ce qu’il se passe en Palestine se situe aux confins de l’horreur humaine. Pas uniquement parce que nous assistons à un génocide et à une famine organisés en direct, avec le soutien de nos glorieuses «démocraties», mais aussi par la mise en scène assumée de l’armée fasciste qui commet ces crimes à la vue du monde entier.
Nous en parlions il y a quelques jours : les militaires de l’armée israélienne se prennent en selfie devant les décombres de Gaza ou montrent en rigolant les sous-vêtements de femmes palestiniennes sur les réseaux sociaux. Une forme de fétichisme sexuel, un outrage envers les femmes d’un peuple colonisé, massacré, affamé, par les soudards d’une armée d’occupation.
D’autres photos que voici sont encore plus épouvantables : celles de jouets d’enfants exhibés comme des trophées. Par exemple une peluche de Mickey attachée à l’avant d’un véhicule, entourée de soldats en armes qui ricanent. Une poupée portant un keffieh à l’arrière d’une jeep de l’armée.
D’autres soldats sont allés plus loin : ils posent directement dans les maisons des palestiniens chassés ou tués, l’un d’eux joue avec une Barbie, un autre fait semblant de dormir dans un berceau avec une peluche pour bébé. Alors que plus de 10.000 enfants ont été tués par l’armée israélienne, dont des centaines de nouveaux nés, ces images donnent le vertige ou la nausée.
Enfin, un sous-vêtement a été attaché à l’avant d’un véhicule militaire, comme écartelé. Autre trophée sexualisé. Ces actes ne sont pas ceux de détraqués sadiques sans aucun sens moral : ils sont mis en scène, photographiés et mis en ligne de façon assumée, avec la validation de la hiérarchie militaire. C’est la déchéance morale la plus totale, la déshumanisation de tout un peuple. Ces images ne peuvent que rappeler les heures sombres du nazisme ou les exactions de Daesh en Syrie.
Sauf qu’ici, ces soldats sont soutenus par le «camp du bien» occidental. Et que plus de 4000 français combattent actuellement sous uniforme israélien à Gaza. Ces photos resteront comme autant de preuves de leurs actes de barbarie, de la banalité du mal en plein XXIème siècle.