Salon de l’agriculture : 50 heures de garde à vue pour avoir rappelé un fait historique


«Je viens de sortir après plus de 50 heures des geôles du pouvoir» expliquait Ritchy Thibault, militant harcelé par la police, dans une courte vidéo publiée lundi 26 février au soir.


Les faits remontent au samedi 24 février. Le militant s’était rendu au Salon de l’agriculture, par ailleurs fortement chahuté par les agriculteurs lors de la venue de Macron, et avait scandé en direction du Président de la République : «L’éborgneur, n’oublie jamais que nous sommes dans le pays de la Révolution française, le pays qui fait tomber la tête des monarques !»

Pour ce simple rappel historique, il avait immédiatement et brutalement été embarqué par les services de sécurité, menotté et jeté en cellule. Le dimanche, sa garde à vue était reconduite d’une journée supplémentaire par un procureur.

Sorti lundi soir, après deux jours au cachot, Ritchy Thibault est sorti avec une convocation en procès le 9 août prochain pour «menace de mort envers le président de la République». Le futur prévenu, par ailleurs étudiant en histoire, pourra rappeler aux magistrats que la Monarchie a été abolie et leur offrir un petit rappel des différentes révolutions qui ont secoué notre pays.

Sous Macron, le crime de lèse majesté est rétabli :

  • En mars, une quinquagénaire du Nord de la France avait posté sur Facebook avant une intervention de Macron à la télévision : «L’ordure va vous parler demain à 13 heures». Arrestation à domicile.
  • Le même mois, un enseignant a été placé en garde à vue pour avoir posé sur les rails de la gare de Nice un pantin à l’effigie du président de Macron.
  • Durant le confinement, plusieurs personnes ont été arrêtées ou menacées par la police pour avoir déployé sur leurs domiciles des banderoles «Macronavirus, à quand la fin ?»
  • Le 7 avril 2018 à Nantes, lors d’une manifestation, une marionnette en papier et en chiffon à l’effigie de Macron avait été jugée symboliquement et pendue. Pendant deux mois, une équipe de la Police Judiciaire de Nantes avait enquêté, et interpellé un homme à son travail, avant de le placer en garde à vue et de le perquisitionner. La presse avait écrit, sans rire : «on le soupçonne d’avoir frappé la marionnette».

«Si nous vivons, nous vivons pour marcher sur la tête des rois» écrivait William Shakespeare au 16ème siècle. Serait-il lui aussi placé en garde à vue ?


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