Les profs et personnels d’éducation prolongent la grève de la fonction publique : des actions toutes la semaine contre les attaques du gouvernement
Depuis plusieurs dizaines d’années, les conditions de travail et d’enseignement ne cessent de se dégrader en France. Mais avec l’arrive d’une bourgeoisie radicalisée au pouvoir en 2017, il devient presque impossible de distinguer un prof d’un paillasson. Jean-Michel Blanquer a lancé l’offensive le premier, puis est venu Pap NDiaye pour calmer le jeu mais agissant en bon larbin de la macronie. L’offensive a repris de plus belle avec l’arrivée de Gabriel Attal à l’Éducation, suivi de Nicole Belloubet qui ne fait que courber l’échine face aux décisions imposées par le Premier Ministre.
En 2024, l’école craque de partout. Des bâtiments exsangues, des profs sous-payés et méprisés, des lycéens réprimés lorsqu’ils se mobilisent contre le tri social et le dressage dont ils font l’objet, des handicapés abandonnés à leur sort et des AED et AESH au statut ultra-précaire, que les rectorats baladent d’un établissement à un autre sans pouvoir faire correctement leur travail. Les écoles s’organisent en faisant face à un sous-effectif chronique et à une perte de sens complète : leur rôle n’est plus d’aider les enfants à connaître une vie riche et émancipée (ça ne l’a probablement jamais été) mais de maintenir un ordre social injuste. L’école n’est plus qu’une force de police qui ne dit pas son nom, et une institution au service du patronat pour transformer les enfants en larbins dociles et/ou compétents.
En 2024, l’école arrive donc à un tournant. Elle pourrait redevenir un service public, c’est-à-dire une institution qui soit au service de la société en permettant aux élèves d’avoir accès à des savoirs riches et de se construire un esprit critique. Ou bien, et c’est le projet du gouvernement, accepter sa destruction avec une éducation à deux vitesse : la construction d’une élite au sein d’établissements privés en compétition et le maintien d’une jeunesse en situation d’infériorité au sein d’établissements publics qui leur feront violence. L’école est une lutte des classes.
En Loire-Atlantique, les personnels mobilisés ont choisi : face à la casse du système scolaire par le gouvernement, le projet à mettre en œuvre est le premier cité. Quitte à désobéir, refuser d’accepter les mesures gouvernementales, refuser de les appliquer. Quitte à refuser d’être des fonctionnaires qui fonctionnent, mais des humains faisant preuve d’humanité. Les profs qui ne seront pas mobilisés cette semaine n’auront que ce qu’ils méritent. Ce seront des flics. Ils le sont peut-être même déjà.
Le problème de l’éducation, c’est que les revendications sont tellement nombreuses que l’on s’y perd. L’AG de Nantes qui s’est tenue au mois de février a tenté de se recentrer sur quelques grandes orientations. Il ne s’agit pas seulement de revendications sur les salaires et la précarité des personnels, mais aussi sur la récupération de l’argent public investit dans l’enseignement privé, de l’inclusion de l’ensemble des élèves avec des moyens suffisants, de la création de postes afin de décharger les classes où il devient impossible de transmettre correctement un enseignement digne de ce nom.
Ce matin plusieurs dizaines d’enseignant-es tenaient une Assemblée Générale à Saint-Nazaire avant de partir pour une manifestation de 700 personnes. Une autre AG a rassemblé plus de 250 participant-es à Nantes. Plusieurs lycées étaient bloqués, aussi bien par le élèves que par les enseignant-es. Une manifestation a ensuite réuni plus de 3000 personnes, dont de nombreux fonctionnaires en grève. Mais pour l’éducation la mobilisation continue jusqu’à vendredi et au-delà !
Ce n’est pas la première fois que l’éducation se mobilise en Loire-Atlantique sans attendre les bureaucraties syndicales nationales. En 2002 déjà le département s’était soulevé pour obtenir des postes supplémentaires. Cette grève des “500 postes” avait été particulièrement longue et suivie, et elle s’était avérée victorieuse. Elle fait encore l’honneur des enseignant-es du 44 et doit nous servir de modèle : grèver dans la durer, mener des actions coup de poing, ne pas attendre les mots d’ordre venus d’en haut, c’est ainsi que l’on obtient des victoires face au pouvoir.
Voici le programme des actions en Loire-Atlantique, où les grévistes espèrent inspirer d’autres départements à se soulever. Toute aide est bienvenue :
Mercredi 20 mars
- Opération “collège mort” devant le collège Jean Moulin de Saint-Nazaire avec les parents d’élèves
- Tournées d’établissements des grévistes dans les collèges et lycées de Saint-Nazaire
- Distribution de tracts au rond-point de Marcel Saupin à partir de 7h30
- Blocage du lycée privé catholique Le Loquidy (Michelet) à partir de 7h
- Blocus au lycée Nelson Mandela
- Le collectif des AED donne rendez-vous devant le rectorat, rue de la Houssinière, à 15h
- À Rezé le collectif des parents organisent une opération “élèves en retard”
- Le collectif des assistant-es sociales monte à Paris pour déposer une pétition à signer ici
- Une réunion publique est organisée avec les parents au collège Marcelle Baron à Héric
- Blocage du collège Simone Veil de Nantes
Jeudi 21 mars
- Saint-Nazaire : covoiturage pour aller à la manifestation nantaise, rdv à 8h30 sur le parking du théâtre
- AG de l’éducation à 10h à la faculté de pharmacie
- Manifestation à 11h30, départ du Miroir d’eau à Nantes
- Assemblée Générale du secteur ouest à l’école Dervallières-Chézine à 16h30
- Blocus lycéens au lycée Jean Perrin et à la Durantière
- Blocage du collège Stendhal par les parents d’élèves
- Opération “collège mort” au collège Marcelle Baron à Héric
Vendredi 22 mars
- Distribution de tracts aux parents devant tous les établissements scolaires du 44, avec actions symboliques et/ou assemblées générales en fonction du contexte de chaque bahut
- Blocage du collège Salvador Allende
- Pique-nique revendicatif au lycée Aristide à Saint-Nazaire à partir de 12h15
- Rencontre avec Mathias Tavel, député de Saint-Nazaire à 14h
- Distribution de tracts de 16h à 19h aux portes-ouvertes du collège Anita Conti à Saint-Nazaire
Samedi 23 mars
- Manifestation des familles et des personnels, départ du Miroir d’eau à 10h30
La semaine prochaine
- La grève pourrait bien continuer en fonction des décisions des Assemblées Générales
- Rendez-vous lundi soir devant la DSDEN44 pour demander des audiences dans tous les établissements
Si vous avez connaissance d’autres actions dans les jours qui viennent, ajoutez-les en commentaire, nous mettrons à jour cet article régulièrement sur notre site.
5 réflexions au sujet de « Éducation : la Loire-Atlantique pousse à la mobilisation »
A Guemene Penfao (44), jeudi 21 rassemblement des parents et des profs du collège Bellevue devant l’école Joséphine Baker suivi d’une manifestation dans le bourg avec tractage.
Vendredi 22, rassemblement devant le collège de Guémené avec parents, citoyens et profs du 1er degré du secteur: petit déjeuner, tournoi de Molkky, de palets, dessins à la craies geantes… tractage, discussions..
Le jeudi 21 mars de 18h à 20h, collation festive au collège A. Mailloux du Loroux Bottereau pour expliquer la réforme de M. Attal est dangereuse pour les élèves et lutter contre la fermeture d’une classe de quatrième
vous pouvez faire un nouveau blocage a st joseph du loquidy a nantes svp