Provocation : la France affiche sa complicité avec un gouvernement criminel


La France bientôt poursuivie par la justice internationale pour son soutien inconditionnel à Israël ?


Stéphane Séjourné, Ministre des affaires étrangères en France, serrant la main d'Israël Katz, son homologue israélien.

C’est à peine croyable. Quelques heures seulement après le mandat d’arrêt de la justice internationale contre le chef du gouvernement israélien, la France reçoit le Ministre israélien des affaires étrangères à Paris ! C’est comme si, au lendemain des mandats d’arrêt délivrés contre Bachar El Assad ou Poutine pour leurs crimes de guerre, des représentants des régimes Syrien ou Russe avaient été reçus en grande pompe en France. Inimaginable n’est-ce pas ? C’est pourtant le traitement de faveur réservé à Israël.

Récapitulons : ce lundi 20 mai 2024 le procureur de la Cour Pénale Internationale, qui siège à La Haye, a demandé aux juges d’émettre des mandats d’arrêt à l’encontre du premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, et de Yoan Gallant son ministre de la défense, en plus de leaders du Hamas : «Sur la base des éléments de preuve recueillis et examinés par mon bureau, j’ai des motifs raisonnables de croire [qu’ils] portent la responsabilité pénale de crimes de guerre et crimes contre humanité». Il explique que ces crimes concernent «le fait d’affamer délibérément des civils», «homicide intentionnel» et «extermination et/ou meurtre». Oui, «extermination». Depuis des mois, parler de génocide est qualifié «d’antisémite» dans tous les médias français. C’est pourtant bien confirmé par la justice internationale.

Ce mardi 21 mai. Le lendemain de cette décision historique, le ministre des Affaires étrangères Israel Katz est reçu à Paris «pour rencontrer son homologue français Stéphane Séjourné, la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, le président du Sénat Gérard Larcher et certains dirigeants juifs» écrit le Times of Israël, un journal de l’État hébreu. Les médias français sont d’une étonnante discrétion sur ce déplacement, absolument injustifiable il est vrai. C’est une provocation pure et simple de la France à l’égard de la justice internationale.

Pour rappel, le lundi 22 janvier à Bruxelles, lors d’une réunion du Conseil des affaires étrangères de l’Union Européenne, le ministre Israël Katz avait proposé la construction d’une île artificielle en Méditerranée, au large de Gaza, pour y «loger» la population palestinienne, selon les mot du journal anglais The Guardian. Un projet d’île prison pour déplacer une population.

La rencontre prévue aujourd’hui à Paris entre en contradiction frontale avec la position officielle de la France. Dans le grand n’importe quoi post-vérité qui caractérise le gouvernement Macron, la France avait annoncé hier, dans un communiqué, son «soutien à la Cour pénale internationale, son indépendance, et la lutte contre l’impunité dans toutes les situations». En moins de 24h, une déclaration dans un sens, une invitation dans un sens totalement opposé. Le Macronisme est synonyme de confusion et de mensonges systématiques.

Dans le même temps, l’opération de nettoyage ethnique se poursuit avec férocité. Dans la bande de Gaza évidemment, où la ville de Rafah est toujours sous le feu de frappes meurtrières, mais aussi en Cisjordanie, territoire qui n’a pourtant pas de liens avec le 7 octobre et qui n’est pas contrôlé par le Hamas. Ce 21 mai, «sept morts et neuf blessés par des balle» ont été recensés à Jénine, annonce le ministère de la Santé palestinien. L’une des victimes se nomme Oussaïd Jabarine, chirurgien à l’hôpital de la ville. Un enfant figure aussi parmi les défunts.

Les États occidentaux, et en particulier la France, par leur soutien absolu à un État fasciste qui commet une opération exterminatrice, sont officiellement sortis du droit international. La donne politique mondiale se reconfigure. Plus jamais l’Occident ne pourra se prévaloir de prétendues «valeurs» démocratiques ou légalistes pour justifier ses opération militaires.


La France pourrait même, bientôt, être considérée comme complice de crimes de guerre.


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