La CNCDH, Commission nationale consultative des droits de l’homme, est un organisme officiel qui remet chaque année depuis 1990 au Gouvernement un rapport qui dresse un état des lieux du racisme en France à partir de données officielles, d’enquêtes d’opinion et d’analyses de chercheurs.
Cette année, le constat est alarmant, mais pour la toute première fois, il n’y avait pas de Premier ministre pour la remise du rapport : «De manière inédite, le gouvernement ne s’est pas conformé à la prescription de la loi de 1990 qui prévoit la remise officielle au Premier ministre du rapport annuel de la CNCDH» souligne l’institution. Comme si l’extrême droite était déjà au pouvoir, le sommet de l’État ignore et méprise délibérément une institution chargée de surveiller le racisme.
Que dit le rapport ?
54% des sympathisants RN se disent racistes. Soulignons qu’ils «se disent» racistes, donc ils le revendiquent publiquement. Il y a aussi tous ceux qui disent « je ne suis pas raciste, mais… » Les médias qui dédiabolisent le RN depuis 20 ans ont du sang sur les mains.
«Au niveau global, pour la seconde année consécutive, l’indice de tolérance (ILT) recule de trois points entre novembre 2022 et novembre 2023», et le rapport constate une «très forte augmentation des actes racistes».
La CNCDH dresse une «hiérarchie de l’acceptation» : «Les groupes les mieux acceptés étant les Noirs et les Juifs, suivis des Maghrébins, puis des Musulmans. Et les groupes les plus rejetés étant les Roms et les Gens du voyage.» L’anti-tziganisme est l’un des racismes les plus répandus, et dont on ne parle jamais. Pourtant il tue : une femme Rom enceinte de 7 mois a été assassinée par des racistes devant sa caravane en Haute-Savoie, en février dernier.
Concernant l’antisémitisme : «Il reste plus marqué à droite qu’à gauche et continue à battre des records à droite et plus particulièrement à l’extrême droite. Aucun parti, aucune tendance politique n’en est pour autant exempte, il est important de le rappeler». La secrétaire générale ne nie pas la présence d’antisémitisme à gauche, «mais à un niveau inférieur à la moyenne de l’échantillon, et sans comparaison avec celui observé à l’extrême droite et chez les proches du Rassemblement national.» Elle souligne : «Dire que l’antisémitisme aurait migré à l’extrême gauche est totalement faux». Les médias ont bien organisé une immense campagne de diffamation pour détruire la gauche et permettre la victoire de l’extrême droite.
Enfin, le rapport estime que 96% du million de personnes qui disent avoir été victimes de racisme en 2023 n’ont pas porté plainte. Autrement dit, les statistiques sur le racisme sont totalement biaisées : les habitants de quartiers déjà discriminés ne portent pas plainte en cas de racisme négrophobe ou islamophobe à leur encontre. Et la justice entérine cette impunité : «On note un recul de 17% du nombre d’affaires à caractère raciste orientées par les parquets, et un recul de 16% du nombre de personnes mises en cause pour des infractions à caractère raciste». Autrement dit, alors que le racisme augmente, les magistrats choisissent de ne pas enquêter et de ne pas condamner sur ce chef d’inculpation, et couvrent ainsi ces actes. C’est ce qu’on appelle du racisme d’État.