Vous avez aimé le raciste Manuel Valls ? L’éborgneur de Gilets Jaunes Christophe Castaner ? Le mythomane accusé d’agressions sexuelles Gérald Darmanin ? Alors vous allez adorer Bruno Retailleau, le nouveau Ministre de l’Intérieur, qui devient chef orchestre de la répression.
Attention, ça va faire mal. Retailleau est un néofasciste et s’en cache à peine. Catholique réactionnaire, pur produit du terroir vendéen, il est bénévole au Puy du Fou dans sa jeunesse avant d’adhérer au «Mouvement pour la France» – MPF – le parti d’extrême droite de l’aristocrate Philippe De Villiers, Le Jolis de Villiers de Saintignon de son nom complet.
Bruno Retailleau est élu sénateur de Vendée, se rapproche de François Fillon puis devient président du département de Vendée. En 2010, il adhère à l’UMP, qui deviendra Les Républicains, et continue de gravir les marches du monde politique.
Il s’oppose évidemment au mariage pour les personnes homosexuelles, retire les subventions d’un festival de cinéma LGBT, défend l’enseignement privé… C’est aussi un obsédé de l’ordre. Lorsqu’il prend la direction de la région administrative des Pays-de-la-Loire en 2016, il lance une croisade contre la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Il se fixe pour objectif de faire expulser la zone et de construire l’aéroport prévu le plus vite possible, trouvant Manuel Valls trop mou.
Retailleau estime alors qu’il lui «appartient que l’ordre règne» dans «sa» région, et qu’il faut «que la ZAD soit évacuée le plus rapidement possible et que les travaux soient lancés dans la foulée». Il lance même une pétition pour réclamer au gouvernement une opération répressive sur la zone.
En 2022, en tant que sénateur, il propose une loi «anti-casseurs» visant à interdire de manifestation les personnes fichées par les services de renseignement. Une atteinte frontale au droit de manifester, qui trotte dans la tête des syndicats de police et des gouvernants depuis plusieurs années.
En avril 2023, le sénateur est devenu chef des Républicains. Il attaque la Ligue des Droits de l’Homme, grande association historique de défense des droits humains depuis le 19ème siècle, estimant qu’elle «se perd dans les querelles et un certain nombre de problématiques d’extrême-gauche» avant d’ajouter : «Je pense qu’il faut remettre en cause les subventions de l’association si son action n’est plus conforme à son objet social». Il dit aussi sur le plateau de Cnews : «Je conteste le terme de violences policières». On s’en serait douté.
En juillet 2023, lors des révoltes après la mort de Nahel, il déclare sur France Info que «certes, ce sont des Français» qui y ont participé, «mais ce sont des Français de papiers» et qu’«il y a comme une sorte de régression vers les origines ethniques». Une expression raciste, de plus en plus utilisée pour désigner les français noirs ou arabes, alors qu’elle provient en ligne directe de l’antisémitisme du siècle dernier. Le concept de «Français de papiers» a été popularisé par les fascistes après la loi du 10 août 1927, qui a permis la naturalisation de nombreux Juifs. Les journaux d’extrême droite dénonçaient à l’époque les «français de papier timbré» – par opposition aux français «racialement purs».
En mars 2023, lors du mouvement social contre la réforme des retraites, il assène : «Mélenchon justifie chaque jour la violence. Je me souviens qu’hier cette extrême gauche battait le pavé aux côtés des islamistes, et aujourd’hui ils battent la campagne aux côtés des cagoules noires. Je pense que la menace vis-à-vis de la République et de nos institutions vient de cette partie de l’échiquier politique». Encore un discours qui pourrait sortir à la virgule près de la bouche de Le Pen ou de Zemmour.
En juin 2024, après la dissolution de l’Assemblée, il annonce : «Une chose est certaine : jamais, je ne donnerai ma voix au “Front populaire”. Le nouveau front de la gauche est le front de la honte. Le parti qui menace nos institutions, souhaite envoyer la Ve République à l’échafaud, hystérise l’Assemblée, manifeste aux côtés des islamistes, diffuse le poison de l’antisémitisme». Rien ne différencie plus LR du RN.
Depuis cette déclaration, Bruno Retailleau et son parti ont fait 5% des voix aux législatives et sont la dernière force politique à l’Assemblée. C’est pourtant bien lui qui sera ministre de l’Intérieur.
5 réflexions au sujet de « Bruno Retailleau : un vendéen d’extrême droite à la tête de la police »
Élu sénateur donc pas au suffrage universel mais bien par la caste, homme d’appareil par exellence : le produit a pas l’air bien vendeur.
Le bourgeois Macron a mis la politique Française à la benne , il en est donc réduit à faire les fonds de poubelles : forcement il récupère que des personalités politiques jetables.
Je donne pas six mois de durée de vie sur un front politique en mode “Stalingrad” au rappel de classe des bras cassés de la vieille droite.
Pauvre France !
Pour être totalement objectif, la situation est tout à fait normale. Les forces de “l’ordre” sont en grande majorité d’extrême droite, et jamais ils n’accepteraient d’obéir à quelqu’un d’humaniste. Il y a donc nécessairement un facho à leur tête.
Dans le staff de Bruno Retailleau, il y a ses anciens camarades villieristes. Même si Bruno Retailleau s’est fâché avec son mentor Phlippe de Villiers devenu zemmouriste depuis il n’a pas changé tout aussi réactionnaire, homophobe, colonialiste et xénophobe dans ses propos outranciers et nauséabonds ainsi que dans ses votes que ça soit au conseil régional ou au Sénat! Il va falloir donc être vigilant face à une politique très autoritaire dont les mesures prônées par le nouveau ministre de l’intérieur sont similaires à celles du Rn contraire aux droits de l’homme et anti-constitutionnels également. Bruno Retailleau se veut un fervent républicain respectueux des institutions mais dans ses déclarations il oublie souvent l’Etat de droit à moins que son collègue a la justice Didier Migaud lui rappelera parfois mais quoiqu’il en soi mieux vaut se méfier en restant vigilant et combatif pour les quelques mois à venir!