Début septembre, la presse révélait que des dizaines de CRS envoyés en Kanaky pour réprimer le peuple Kanak avaient contracté des infections sexuellement transmissibles. Le Canard Enchainé ironisait : «Une épidémie de chaude-pisse carabinée a provoqué le rapatriement en loucedé de plusieurs dizaines de CRS déployées en Nouvelle-Calédonie. Les flics étaient logés à proximité d’une boîte de nuit parmi les plus chaudes de l’île…» La “chaude-pisse”, ou gonorrhée, provoque des douleurs, des gonflements et un écoulement de pus au niveau du pénis.
Le journal 20 Minutes expliquait : «N’en pouvant plus de voir affluer les visiteuses nocturnes, l’hôtel a fini par alerter le ministère de l’Intérieur. Un des policiers a d’ailleurs été sanctionné par sa hiérarchie, après avoir été surpris en sous-vêtement dans les couloirs de l’établissement. Une évacuation “sanitaire” a été organisée dans la plus grande discrétion».
Une certaine presse semble avoir trouvé ça rigolo, alors qu’il s’agit d’une information sordide et révélatrice des pratiques coloniales : la France envoie à prix d’or une armée de soudards ultra-violents et surarmés sur une île située à l’autre bout du monde pour opprimer la population locale. Ses agents sont logés dans un hôtel de luxe, et sur leur temps libre ils profitent des habitantes locales pour leur plaisir. Évidemment sans se protéger. Cette histoire pourrait être tout droit sortie des grandes heures de l’armée française en Indochine, ou de l’histoire des troupes américaines à Saïgon pendant la guerre du Vietnam. Du tourisme répressif et sexuel.
Rebondissement le 20 septembre, deux semaines après les révélations du Canard Enchaîné. Le compte Twitter de la Préfecture de Loire-Atlantique publie les photos d’une cérémonie avec cette légende : «Le préfet du 44 était à la cérémonie de remise de médaille pour Acte de Courage et de Dévouement au fanion de la CRS 82 suite à la mission à Nouméa du 16 mai au 20 juin 2024. La CRS 82 avait pour objectif de participer au rétablissement de l’ordre public à Nouméa».
En effet, l’État a implanté l’an dernier, près de Nantes, une compagnie de CRS 8, des «unités d’élite» créées par Darmanin. Plus violentes, plus armées et mieux payées que les CRS classiques, cette compagnie a la charge d’imposer l’ordre dans l’Ouest de la France et mater les manifestations turbulentes.
En mai dernier, Ouest-France rapportait que cette fameuse unité de «super-CRS» faisait «partie des forces envoyées en urgence pour ramener l’ordre et le calme dans l’archipel. […] Ces policiers spécialistes du maintien de l’ordre [devaient] décoller pour Nouméa depuis la base aérienne d’Istres, avec le Raid, le GIGN et des gendarmes mobiles».
Si l’on croise ces informations, tout semble concorder et désigner l’unité de CRS basée près de Nantes : un envoi au printemps, le rapatriement «sanitaire» pendant l’été mentionné par le Canard Enchaîné, une récompense en septembre.
Coïncidence ? Des CRS auraient donc contracté la chaude-pisse dans une colonie française puis reçu des médailles pour «acte de courage et de dévouement» ? Après tout, les policiers les plus violents avaient bien été médaillés suite à la répression sanguinaire des Gilets Jaunes, tout est donc possible.
Une réflexion au sujet de « Coïncidence ? Chaude-pisse et médailles pour les CRS »
Un jour la retraite que de souvenirs
Entre les putes à racoler, les jeunes à tabasser.
Police – Milice
Trust : 1979
Ces batards se trouvent aujourd’hui avec le zeg en vrac, parce qu’ils sont violents et dégueulasses