Le nouveau gouvernement, c’est l’extrême droite qui en parle le mieux.
Le 25 septembre, le porte-parole du Rassemblement National, Laurent Jacobelli, expliquait tout sourire sur France Info : «Bruno Retailleau a très bien appris notre programme, il le récite à la perfection et pratiquement à la virgule près, je ne vais pas dire que ça ne nous satisfait pas.» Il oublie une chose, Bruno Retailleau a toujours été du même bord que lui, puisqu’il a commencé sa carrière politique dans un parti d’extrême droite vendéen.
Jacobelli poursuit : «Ce qui nous inquiète c’est son entourage, c’est M. Migaud à la Justice […] l’autre grande inquiétude c’est le ministre des affaires étrangères, qui est un européiste et un universaliste.» En clair, le RN est satisfait du gouvernement, mais se plaint que le coup d’État ne soit pas total, et que Macron n’ait pas encore offert l’intégralité des postes à des ministres ayant les mêmes idées que le RN.
Jacobelli conclut : «Nous sommes des pragmatiques, si demain il y a un projet de loi qui vient du gouvernement et qui reprend nos mesures, nous le voterons. Sinon nous serons patients, et nous le proposerons nous même aux français, après la prochaine dissolution, qui nous l’espérons arrivera très vite».
On l’a compris : il n’y aurait aucune différence si le RN était arrivé en tête des élections en juillet et si Bardella avait été nommé Premier Ministre, comme le souhaitait Macron. Bardella aurait d’ailleurs sans doute lui aussi nommé quelques ministres «d’ouverture» issus du camp macroniste. Le gouvernement serait donc globalement identique.
Enfin, si, il y aurait une grosse différence : il y aurait probablement plus de luttes sociales, les Jeux Olympiques ne se seraient pas déroulés comme sur du velours, et les directions syndicales ne seraient pas dans le coma depuis 3 mois. D’une certaine manière, c’est donc même pire, sans parler du non-respect du résultat des urnes, qui crée un précédent gravissime. À présent, le RN ne cache même pas son désir d’une nouvelle dissolution, qui pourrait arriver dès l’été prochain, qui lui permettrait cette fois de triompher pour de bon et de bénéficier de tous les leviers du pouvoir.
Laurent Jacobelli incarne à merveille l’imbrication entre le monde des médias, celui de l’argent, et celui de l’extrême droite. Il a été contrôleur de gestion à TF1 de 1994 à 1998, puis directeur des programmes de TV5 Monde – donc le service public – de 2005 à 2008. En 2009, il est secrétaire général de Zodiak Kids une entreprise française de production audiovisuelle appartenant au groupe Banijay, qui produit de nombreuses émissions de télé-réalité ou encore l’émission d’Hanouna, et qui a pour actionnaire Bernard Arnault. C’est le monde médiatique qui amène le RN au pouvoir, et le monde médiatique qui fait corps avec le RN. Sur les plateaux télé, le porte-parole du RN discute presque avec ses collègues.
Dans le grand n’importe quoi ambiant, Laurent Jacobelli, peut raconter n’importe quoi dans les médias sans être jamais contredit. Par exemple, il déclarait le 17 juillet sur LCI : «aujourd’hui l’extrême droite s’appelle la France Insoumise».
Le 13 octobre 2023, Laurent Jacobelli proférait des propos racistes au député Renaissance Belkhir Belhaddad : il lui demandait «Il va bien le Hamas ?» puis, quand ce dernier lui avait répondu, Laurent Jacobelli répliquait «Joue pas ta racaille». Il n’avait pas vu qu’il était filmé.
Le même mois, à l’Assemblée, il demandait au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin de dissoudre les «mouvements antifas», notamment à Rennes, où un meeting d’extrême droite avait été empêché par une mobilisation antifasciste un an plus tôt. Quelques jours plus tard, Darmanin lui avait obéi et prononçait la dissolution du groupe rennais Défense Collective.
3 réflexions au sujet de « Le RN est au pouvoir, et c’est le RN qui le dit »
Les extrêmes et les ultras : extrême droite, ultra riches, extrême exclusivité des pouvoirs et des richesses par une minorité d’ultra neoliberaux, extrême pauvreté des classes populaires, extrêmes discours des médias de masses reactionnaires et conservateurs , extrême répression, extrême destruction de l’environnement, extrême injustice, extrêmes inégalités sociales , système économique et financier ultra vérolés, États extremement criminels . Et ce sont tous ces ultra libéraux de l’extrême bourgeoisie qui viennent utiliser la télévision et autres médias d’ultra riches pour pointer du doigt celleux qui souhaitent replacer les valeurs sociales et environnementales au centre du débat.