Un déluge de bombes sur Beyrouth, la capitale du Liban : une série d’explosions qui a fait «trembler la ville» selon les témoins.
Pour assassiner Hassan Nasrallah, le leader du Hezbollah, vendredi 27 septembre, l’armée israélienne a largué 85 tonnes d’explosifs sur une zone résidentielle densément peuplée. Vous avez bien lu : 85 tonnes.
Il s’agissait de pulvériser d’un coup un bunker sous-terrain du Hezbollah. Il va sans dire que tout ce qui se trouvait dans la zone a été anéanti. Le quotidien Libération parle de 6 immeubles entièrement détruits. Le ministère libanais de la Santé estime que les frappes ont provoqué l’effondrement «de dizaines d’immeubles». Les images montrent une zone dévastée, avec des cratères de plusieurs mètres de profondeur, dévoilant les entrailles de la ville.
Le journal libanais L’Orient-Le jour écrit que la frappe aurait «fait des centaines de morts selon les estimations de l’armée israélienne». Mais le nombre précis de victimes, vertigineux, est impossible à évaluer : on parle d’immeubles de plusieurs étages, habités par des familles, réduits en poussière.
Des dizaines de tonnes d’explosifs, des centaines de morts, pour tuer un seul homme. Voilà la doctrine de guerre israélienne, acclamée par tout l’occident.
Comble du cynisme, Netanyahou s’est fait photographier dans les locaux des Nations-Unies au moment où il donnait l’ordre de bombarder la zone résidentielle où avait été localisé le chef du Hezbollah. L’ONU, institution chargée de “préserver la paix mondiale”, comme paravent pour commettre un crime de guerre.
Ce n’est pas nouveau. Le 8 juin 2024, pour libérer 4 otages israéliens à Gaza, les forces spéciales israéliennes ont lancé une attaque au cœur d’un marché à une heure d’affluence et commis un énorme massacre qui avait coûté la vie à au moins 215 palestiniens et blessé 400 autres. Plus de 50 palestiniens tuées par otage libéré. Les soldats israéliens avaient utilisé un camion d’aide humanitaire et une voiture civile pour atteindre cette zone située dans le centre de Gaza, avant de tirer sur tout ce qui bouge et d’exfiltrer les otages. Les médias français avaient parlé d’une opération “audacieuse” et d’un “sauvetage”.
Le 31 octobre 2023 à Gaza, Israël avait envoyé une bombe d’une tonne sur le camp de réfugiés de Jabalia, une des zones les plus densément peuplée de ce territoire, pulvérisant plusieurs bâtiments. Le ministère de la santé gazaoui parlait de 400 personnes tuées ou blessées. Le but de la frappe ? «Tuer un commandant du Hamas». Un ratio de 400 “victimes collatérales” pour une cible.
Pour un israélien tué, 1000 palestiniens. Pour atteindre un «terroriste», un quartier entier et ses habitants.
Imaginez les mêmes méthodes au cœur d’une ville européenne. Imaginez que pour tuer un seul membre de Daesh à Paris en 2015, plusieurs pâtés de maison et tous leurs habitants aient été anéantis.
Ou imaginez que, pour atteindre Netanyahou, qui a bien autant de sang sur les mains que Nasrallah, des forces armées pro-palestiniennes aient rasé un quartier de Tel Aviv. Cela vous choquerait, évidemment. Pourtant, à Beyrouth ou à Gaza, c’est considéré comme normal, et même félicité dans nos médias. Cela veut dire que la vie d’arabes vaut moins que celles d’occidentaux. C’est du racisme.
Au Liban, le nombre de personnes tuées était évalué à 1.640 samedi soir, dont 104 enfants, et les blessés étaient 8.404. Le nombre de disparus dont les corps n’ont pas été retrouvés sous les décombres n’est pas encore connu. En quelques jours, Israël a donc tué plus de civils que l’attaque palestinienne du 7 octobre contre Israël, qui a été qualifiée de terroriste, mis tout l’occident en état de choc pendant des mois. Et qui a servi à justifier la destruction totale de Gaza.
Une réflexion au sujet de « Liban : des centaines de civils tués pour atteindre Nasrallah »
La façon dont Israël habite le monde c’est dans la sang et la bourgeoisie occidentale habitue les peuples a l’accepter