Bologne est une grande ville du nord de l’Italie, étudiante et marquée à gauche, forte d’une importante histoire sociale. Un bastion antifasciste dans un pays dirigé par l’extrême droite.
Le 9 novembre, deux groupuscules néofascistes, CasaPound et Rete dei Patrioti (Réseau des patriotes) ont organisé une manifestation à Bologne, la métropole d’Émilie-Romagne, contre la prétendue «dégradation de la ville et la criminalité».
Contre cette provocation, des milliers d’antifascistes ont déferlé dans les rues. Face aux policiers qui protégeaient le cortège d’extrême droite composé de nervis qui faisaient des saluts fascistes, la manifestation a enfoncé à plusieurs reprises les cordons de forces de l’ordre. La presse évoque 10 blessés côté manifestants, et 3 chez les policiers.
Depuis quatre jour, cette belle démonstration de force antifasciste agite la classe politique italienne, et en particulier la coalition d’extrême droite au pouvoir, alors que des élections en Émilie-Romagne approchent.
Le vice-Premier ministre Matteo Salvini a qualifié les manifestants antifascistes de «parasites, communistes, voyous, et délinquants des centres sociaux» et a réclamé la fermeture de ces centres, qui sont de grands espaces communs qui jouent un grand rôle dans la vie sociale et culturelle de nombreux quartiers en Italie. Si l’on devait trouver un équivalent, ce serait des Maisons du Peuples, implantées dans les grandes villes, et apportant de l’aide aux démunis, organisant des concerts, des rencontres ou des ateliers sportifs.