Désintox : la maire d’Amsterdam regrette d’avoir parlé de « pogrom »


La maire d’Amsterdam, Femke Halsema, est revenue à la télévision hollandaise sur l’opération d’intox israélienne qui a été menée à l’échelle internationale le 8 novembre dernier.


La maire d'Amsterdam, Femke Halsema

Souvenez-vous : des supporters fascistes de l’équipe de foot du Maccabi Tel Aviv avaient semé le chaos dans les rues de la capitale hollandaise, agressé un taxi, hurlé des slogans racistes et génocidaires, frappé des passants, avant de recevoir des coups en riposte. Les médias du monde entier avaient transformé les agresseurs en victimes et parlé d’un «pogrom» et d’une «chasse aux juifs» pendant des jours et des jours.

Dans une interview donnée le 17 novembre, l’élue a expliqué : «Nous avons été complètement dépassés par Israël». Elle raconte que les affrontements étaient en cours dans sa ville jusqu’à 2h30 du matin cette nuit là, mais que dès «3 heures du matin, le Premier ministre Netanyahou a brusquement organisé une conférence de presse sur ce qui s’était passé à Amsterdam, alors que nous étions encore en train de rassembler les faits». Elle précise : «Nous étions submergés par les événements».

La maire reconnaît avoir été manipulée, et souligne la rapidité troublante de la communication israélienne. Comme si tout était prémédité ?

Femke Halsema a poursuivi : «Avec le recul, je n’aurais pas dû employer le mot « pogrom »» utilisé par le gouvernement israélien. Selon elle, cette expression a été employée pour «discriminer les habitants d’Amsterdam d’origine marocaine et de confession musulmane». «Ce n’est ni ce que je voulais dire, ni ce que j’ai voulu sous-entendre», a-t-elle également souligné.

À propos des supporters israéliens, l’élue a reconnu : «Je n’avais pas connaissance de ces informations… L’histoire d’un club raciste ne m’a jamais été racontée correctement». Elle a enfin admis qu’elle aurait dû évoquer les violences provoquées par les supporters du Maccabi Tel Aviv, avant et après le match.

Deux jours après les faits, la police d’Amsterdam avait déjà fait une mise au point, expliquant que les supporters israéliens racistes avaient commis des violences. Mais la vérité et les faits n’ont aucun effet sur la propagande médiatique : la machine était lancée. Il fallait faire croire à un «pogrom» et salir une fois de plus la cause palestinienne.

En France, pour rappel, la quasi-totalité de la classe politique, y compris à gauche, en dehors de la France Insoumise, s’est vautrée dans le mensonge. Fabien Roussel du PCF a tweeté : «À Amsterdam, des supporters ont été chassés, menacés et lynchés, dans la rue d’une ville européenne, car ils sont juifs». Olivier Faure, chef du Parti Socialiste : «Les agressions et lynchages antisémites dont ont été victimes les supporters du Maccabi doivent être condamnés sans aucune ambiguïté». Sa collègue Emma Rafowicz du même parti : «Les vidéos montrant des Israéliens lynchés dans les rues d’Amsterdam sont insoutenables». Même refrain chez Raphaël Glucksmann. Tous ces gens sont prêts à relayer la moindre fake news si cela leur ouvre un accès aux plateaux de télévision.

Dans cet épisode de mensonge collectif, Marine Le Pen n’était pas en reste : «Des dizaines d’Israéliens ont été lynchés hier soir à Amsterdam à l’issue d’un match de football de l’Europa Ligue. La haine des juifs se répand comme une traînée de poudre». Éric Naulleau qui, rappelons-le, avait été embauché comme «chroniqueur de gauche» sur France 2 il y a 20 ans, écrivait : «L’électoralisme des Insoumis va désormais jusqu’à justifier le lynchage des Juifs». François Xavier Bellamy des Républicains parlait lui aussi de «pogrom».

France 2 et BFM avaient même poussé le vice jusqu’à diffuser dans son JT des vidéos de supporters de Tel Aviv armés de bâtons et attaquant des habitants, avec une voix off et des sous-titres affirmant «sur ces images, des supporters israéliens poursuivis et violemment attaqués». Littéralement une inversion du réel sur le service public, diffusée à des millions de personnes.

L’attitude de la maire d’Amsterdam, qui reconnaît son erreur d’appréciation, contraste fortement avec celle des dirigeants français qui nient systématiquement avoir menti, même devant l’évidence.

Y aura-t-il un démenti et des excuses publiques de toutes les chaînes et des des politiciens qui ont relayé ces mensonges gravissimes ? Peut-on attendre des sanctions sévères à l’égard des médias qui ont délibérément relayé une intox ? Évidemment pas.

Et même si c’était le cas, il est malheureusement établi qu’un mensonge relayé massivement marque plus les esprits qu’un démenti qui arrive des jours plus tard. Comme pour les «40 bébés décapités» inventés par Israël, comme pour l’hôpital qui n’avait soi-disant pas été bombardé à Gaza selon l’armée israélienne, comme pour les étoiles bleues taguées à Paris, attribuées aux « islamo-gauchistes » alors qu’elles avaient été réalisées par des moldaves d’extrême droite pro-Israël.


La propagande coloniale vient encore de remporter une manche dans la bataille du récit.


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Une réflexion au sujet de « Désintox : la maire d’Amsterdam regrette d’avoir parlé de « pogrom » »

  1. Orwell était un grand optimiste. Dans le faits on a eut droit à un Ministère de la Vérité Alternative 🙂

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