Plus de 3.000 personnes, au petit matin, à l’extrémité de l’île de Nantes, par un temps pluvieux, et sur un rond-point cerné de policiers : la très forte affluence ce lundi 25 novembre malgré des conditions défavorables était à la hauteur de l’affront.
Depuis une semaine, le monde associatif et artistique de la région administrative des Pays-de-la-Loire est sous le choc. La présidente de région, la militante d’extrême droite Christelle Morançais – proche du ministre de l’Intérieur Retailleau et de l’escroc Fillon – a décidé de massacrer la culture à la tronçonneuse : 100 millions d’euros de coupes d’un coup, 73% de baisse pour la culture, 100% pour les associations !
C’est la mise à mort de centaines de spectacles, la destruction d’emplois de comédiens, de dessinateurs… C’est le saccage d’associations, notamment celle accueillant les femmes victimes de violences. Pendant ce temps, la présidente de région s’est offert avec l’argent public un photographe personnel.
C’est une politique ultra-libérale et réactionnaire imposée à la région, avec le soutien d’un gouvernement illégitime, accroché au pouvoir en dépit du verdict des urnes.
Depuis le coup de tonnerre qu’a constitué l’annonce budgétaire, des Assemblées réunissent des centaines de personnes à Nantes. Le rendez-vous de ce matin intervenait alors que Christelle Morançais devait recevoir les maires du département. L’élue a courageusement annulé son discours, publié un communiqué victimaire où elle dénonçait un «contexte violent» venu de «la gauche», et demandé le déploiement de très nombreux CRS autour de son hôtel de région.
Ce lundi matin, c’est avec une ironie mordante que des comédiens et représentants d’associations ont organisé de fausses enchères visant à combler les coupes budgétaires. Difficile de faire davantage, étant donné le dispositif répressif.
Une autre Assemblée pour organiser la lutte aura lieu ce mercredi à Nantes, avant la grande grève et les manifestations annoncées dans toute la France le 5 décembre. Une autre mobilisation est annoncée le 19 décembre, jour du vote du budget du conseil régional.
Photos : Oli Mouazan