Macron piétine le droit international, après avoir reçu un coup de pression des USA et d’Israël
Concernant le mandat d’arrêt international émis contre Netanyahou, la France est passée en un clin d’œil de «interpeller» à «immunité». Ce mardi 27 novembre, le gouvernement annonce qu’il n’arrêtera pas le Premier Ministre israélien s’il venait en France. Il n’appliquerait donc pas le droit international.
Retour en arrière : le 21 novembre, la Cour Pénale Internationale émet enfin un mandat d’arrêt international contre Netanyahou pour «crimes contre l’humanité». Une décision historique. Ce mandat doit obligatoirement être respecté par les 124 États qui ont ratifié le Statut de Rome, qui est à l’origine de la CPI. Ces États ont l’obligation de coopérer pleinement et d’appliquer les décisions de cette Cour, en l’occurrence d’arrêter Netanyahou si jamais il foule leur sol.
Dans la foulée, Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, rappelle : «C’est une décision contraignante et tous les États parties à la cour, qui incluent tous les membres de l’Union Européenne, sont tenus de mettre en œuvre cette décision de la cour». La plupart des dirigeants des pays signataires du statut de Rome : Italie, Irlande, Canada, Espagne, etc. déclarent le jour même qu’ils appliqueront le mandat.
Le 26 novembre, à l’Assemblée Nationale, même la macroniste Yaël Braun-Pivet reconnaît que la France «doit appliquer les règles» et arrêter le premier ministre israélien s’il vient en France. Le même jour, le Premier Ministre Barnier déclare : «La France appliquera rigoureusement, comme elle l’a toujours fait, les obligations qui lui incombent au titre du droit international».
Pourtant, le ministre des affaires étrangères Jean-Noël Barrot reste très ambigu. Interrogé sur une éventuelle arrestation de Netanyahou, il botte en touche: «C’est une question hypothétique à laquelle je n’ai pas à répondre tant qu’elle est hypothétique». Bizarre.
Souvenez-vous, Barrot c’est le vermisseau qui s’était fait humilier par la police israélienne à Jérusalem, devant un lieu appartenant à la France. Et qui s’était quand même aplati comme un paillasson, malgré un incident diplomatique majeur.
Le 26 novembre toujours, le média RMC rapporte que Benjamin Netanyahou a littéralement appelé Macron pour l’engueuler. Le dirigeant fasciste aurait exprimé sa «colère» au téléphone à Emmanuel Macron, lui demandant que la France n’applique pas le mandat d’arrêt. Notre pays est descendu à un niveau de soumission tel qu’un criminel de guerre visé par la justice internationale se permet de mettre un coup de pression à son dirigeant.
Conclusion ce mercredi 27 novembre : sur le site officiel du Ministère des affaires étrangères, on peut lire que «Des immunités s’appliquent au Premier ministre Netanyahou et aux autres ministres concernés et devront être prises en considération si la CPI devait nous demander leur arrestation et remise». Traduction : la France n’appliquera pas le mandat. La raison ? Comme Israël n’est pas signataire du statut de Rome, on ne peut pas les arrêter.
Une hypocrisie complète : avec cette logique, la France devrait renoncer au droit international, et à appliquer des sanctions contre les dirigeants russes et autres régimes guerriers et criminels qui n’ont pas non plus signé ce statut. Le gouvernement français se moque de nous et invente une nouvelle règle pour protéger Netanyahou.
Pire, le Ministère évoque dans son communiqué «l’amitié historique qui lie la France à Israël, deux démocraties attachées à l’État de droit et au respect d’une justice professionnelle et indépendante» et ajoute que «la France entend continuer à travailler en étroite collaboration avec le Premier ministre Netanyahou et les autres autorités israéliennes» !
On croit rêver, ou plutôt cauchemarder. Non seulement Netanyahou ne sera pas inquiété, mais la France réaffirme son soutien inconditionnel et sa collaboration pleine et entière avec un État qui est officiellement considéré comme génocidaire et mis au ban des nations !
Selon la presse internationale, ce revirement serait lié à une intervention du président des USA Joe Biden, qui aurait poussé Macron à changer d’avis. Il serait aussi lié aux négociations en cours sur le Liban, la France aurait accordé l’immunité au dirigeant israélien pour participer aux pourparlers. C’est pathétique.
Rappelons que les États-Unis, qui ne sont pas signataires de la Cour Pénale internationale et avaient qualifié les mandats d’arrêt contre Netanyahou de « scandaleux ». Ce pays est aussi le seul membre du conseil de sécurité de l’ONU à s’opposer systématiquement à une résolution de cessez-le-feu à Gaza.
2 réflexions au sujet de « La France renonce à respecter le mandat contre Netanyahou »
Paillasson un jour, paillasson toujours.
La France est la risée internationale…
Rien de nouveau, Bonnet recevait en grande pompe à Paris Ribbentrop en… décembre 1938. Là c’est pire, mais avec ce freluquet à l’Elysee et cette carpette aux aff étrangéres même les génocideurs sont nos amis.