Cessez-le-feu au Liban ? 4000 civils dont 200 enfants tués par Israël en deux mois


Une opération plus sanglante que l’attaque du Hamas le 7 octobre


Un missile lancé par Israël fait exploser un bâtiment au Liban.

Mardi 26 novembre, Israël a approuvé un arrêt des combats au Liban, après de longues négociations menées par la France et les USA. Des négociations qui ont manifestement permis à Netanyahou d’obtenir une immunité de la part du gouvernement français suite au mandat d’arrêt qui le vise.

L’accord est entré en vigueur mercredi à 4 heures, heure locale. Après deux mois de guerre, la mort de près de 4.000 libanais.e.s dont 200 enfants, des destructions immenses et le déplacement de centaines de milliers de personnes.

En fait, l’accord prévoit la mise en place d’une phase de «soixante jours de transition» : les soldats israéliens doivent quitter le Sud Liban qu’ils occupent et dévastent depuis des semaines, et le Hezbollah doit se replier à 20 kilomètres de la frontière avec Israël. Dans 60 jours, Trump sera officiellement nommé président des USA. Cela n’a rien d’un hasard, la situation pourra de nouveau évoluer à ce moment là.

Pour autant, le cessez-le-feu temporaire n’a rien réglé. Il a juste symbolisé l’échec du droit international, et l’impunité de l’agression israélienne contre un de ses pays voisins.

Pendant deux mois, le gouvernement israélien a lancé une opération baptisé «Flèches du Nord», démarrée en septembre avec un attentat terroriste massif dans tout le Liban : les services secrets israéliens ont fait exploser simultanément des milliers de bipeurs et de talkies walkies piégés au milieu de la population : 500 morts selon les autorités libanaises, dont plusieurs enfants. Et toute une population terrifiée à l’idée d’approcher les objets connectés. Du terrorisme d’État à grande échelle.

Ensuite, une intense vague de bombardements a semé la désolation dans tout le Liban. Le 27 septembre, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, était tué par une frappe. Pour l’assassiner, l’aviation israélienne avait largué 85 tonnes d’explosifs sur une zone résidentielle densément peuplée. Vous avez bien lu : 85 tonnes pour pulvériser d’un coup un bunker sous-terrain. Il va sans dire que tout ce qui se trouvait dans la zone a été anéanti : des centaines de civils comme «dommages collatéraux».

Mais Israël ne s’arrêtait pas là. Le 30 septembre, les soldats de Tsahal entrent au Liban, et n’hésitent pas à tirer sur les soldats de l’ONU, chargés de protéger la frontière. Une violation ahurissante du droit international, inédite sans doute depuis la guerre en ex-Yougoslavie, quand des génocidaires serbes s’en étaient pris aux casques bleus il y a 30 ans. Un bâtiment de l’ONU a même été attaqué par un blindé israélien. Et toujours aucune sanction internationale.

Israël a ensuite rasé des villages entiers, fait sauter des églises et des mosquées, tué de nombreux civils et contraint des milliers d’autres à quitter leurs maisons. Selon les autorités libanaises, au moins 3.823 personnes ont été tuées au Liban par les offensives israéliennes.

19 novembre, le porte parole de l’UNICEF déclarait : «Bien que plus de 200 enfants aient été tués au Liban en moins de deux mois, une tendance déconcertante s’est dégagée : ces morts se heurtent à l’inertie de ceux qui sont en mesure de mettre un terme à cette violence».

Dans la surenchère d’horreur et de bilans mortuaires que nous connaissons, 200 vies d’enfants paraissent peu comparé aux milliers d’autres à Gaza. C’est pourtant épouvantable. Et c’est beaucoup plus lourd que le bilan de l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, qui avait donné tous les droits à Israël.

Le 7 octobre 2023, 695 civils israéliens ont été tués, dont une partie par des tirs israéliens, et parmi eux 36 mineurs. Suite à cela, tous les dirigeants occidentaux avaient affirmé qu’Israël avait «le droit de se défendre», et donc de tuer des dizaines, voire des centaines de milliers de personnes à Gaza. Aujourd’hui encore, le 7 octobre 2023 reste considéré comme un sommet de barbarie pour les occidentaux, et le « point de départ » de la guerre, alors que l’attaque a finalement moins sanglante que l’opération israélienne qui vient de s’achever contre le Liban. Si l’on suivait la même logique, le Liban aussi aurait «le droit de se défendre» avec des armes occidentales et de raser Israël. Œil pour œil, et le monde finirait aveugle.


Jouissant d’une impunité absolue, constatant qu’il peut tout faire sur le sol des pays voisins, rien ne dit que l’État israélien n’attaquera pas de nouveau le Liban ou d’autres pays de la région. Rien n’est donc réglé tant que des sanctions massives ne seront pas appliquées à l’État colonial, et que ses dirigeants ne sont pas sur les bancs d’un tribunal pénal international.


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2 réflexions au sujet de « Cessez-le-feu au Liban ? 4000 civils dont 200 enfants tués par Israël en deux mois »

  1. Aucune impunité pour les barbares de l’État Terroriste/Colonial/Génocidaire, Chantage de la France qui bafoue la CPI pour obtenir une trève des confiseurs au Liban,

  2. Extorquer un cessez-le-feu au gouvernement Libanais par le terrorisme de masse … qui a dit que la violence ne réglait pas les problèmes ? Certainement pas Bibi et ses cheums…

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