Les sionistes ont du talent : ils ont transformé une fresque sublime pour la Palestine en barbouillage noirâtre couvert de slogans hideux pour Israël.
Ce saccage revendiqué ce mardi 26 novembre par la page instagram «tous7octobre» qualifie la fresque pour la Palestine réalisée par le collectif Black Lines de «pro-terroriste». Pour ces fanatiques, dénoncer un génocide reconnu par la justice internationale est terroriste.
Cette page pro-Israël recueille des dizaines de commentaires enthousiastes qui se félicitent de ce vandalisme, par exemple ce message d’une grande maturité : «ils ont mis des heures à dessiner leur merde et hop, en quelques minutes des gribouillages partout».
La fresque de Black Lines, peinte dimanche 24 novembre, n’aura donc pas tenu bien longtemps dans les rues de Paris.
L’opération de recouvrement avait été bien préparée, puisque ce collectif «tous 7 octobre» a diffusé pas moins de trois publications en quelques heures, notamment des vidéos avec un montage «avant/après» pour mettre en valeur leur barbouillage. Avant, des personnages bien réalisés et des messages forts, après, du noir et des logos israéliens.
Sur une vidéo diffusée par un autre compte sioniste nommé «mk_info_idf», on voit de nombreux individus recouvrir les œuvres pro-palestiniennes de nuit, et l’on entend des policiers les encadrer.
Ce compte estime que cette fresque, qualifiée «d’antisémite», «aurait dû être retirée dans l’heure du premier signalement, la mairie de Paris a largement les moyens d’agir aussi rapidement». Les pro-israéliens ont donc dénoncé en masse une simple fresque aux autorités, avant d’aller la censurer eux mêmes. En parallèle, des noms d’artistes ont été diffusés dans les réseaux sionistes, et ont reçu des menaces.
En mai 2021, le collectif Black Lines, célèbre pour ses grandes et belles fresques engagées en noir et blanc, organisait déjà une œuvre collective en soutien à la Palestine. Le tout sur un mur légal du 13ème arrondissement, régulièrement graffé, et réservé à cet usage. Déjà à l’époque, des dizaines de policiers avaient débarqué et emmené les peintres au commissariat pour prendre leurs identités.
Le soir même, cette fresque était saccagée sur toute sa longueur, notamment avec des étoiles de David bleues et le sigle : LDJ. Pour Ligue de Défense Juive, un groupe d’extrême droite sioniste très violent. Sur internet, la LDJ menaçait «la prochaine fois, nous reviendrons pendant la réalisation». Le groupuscule estimait déjà avoir recouvert des « réalisations terroristes »
En 2021 comme en 2024, les fanatiques pro-Israël ont inscrit des étoiles de David bleues sur les murs. On se souvient il y a quelques mois, que ces mêmes étoiles bleues taguées dans Paris avaient été qualifiées «d’antisémites» par tous les médias. Dans une surenchère délirante, les journalistes de Médiapart comme ceux de Cnews avaient parlé à l’unisson d’un «retour des années 30», et Darmanin avait accusé «l’ultra-gauche» et les «islamistes»… avant que tout le monde découvre qu’il s’agissait en fait de tags en soutien à Israël réalisés par un homme d’affaire d’Europe de l’Est.
Alors qu’Israël est soutenu au sommet de l’État, la cause palestinienne est systématiquement bannie des médias comme de l’espace public. Durant l’automne 2023, les couleurs du drapeau israélien ont projetées sur tous les grands monuments de France, notamment la tour Eiffel à Paris ou l’Opéra Graslin à Nantes. Dans le même temps, brandir un simple drapeau palestinien était interdit, et pouvait vous conduire en garde à vue.
Depuis plus d’un an, la censure est totale dans les médias dominants, qui sont exclusivement occupés à relayer les éléments de langage de l’armée israélienne et à produire des fake news visant à salir la cause palestinienne. Même sur les murs, il est quasiment impossible d’exprimer un soutien à la Palestine sous la forme de fresques.
Dans plusieurs villes de France, les couleurs de la Palestine ont été peintes sur des escaliers ces derniers mois. À Marseille et à Lyon, les mairies se sont empressées de les effacer en un temps record. À Nantes, un groupuscule sioniste avait repassé l’escalier de la Butte Sainte Anne aux couleurs d’Israël et la mairie avait terminé le travail en effaçant tout.