Malgré un mandat d’arrêt international : Netanyahou invité d’honneur aux USA


Il traverse l’espace aérien français en toute impunité


L'avion de l'État d'Israël a survolé l'espace aérien français. À son bord : Netanyahou, qui aurait dû être arrêté selon le droit international.

Les États impérialistes n’ont jamais respecté le droit international quand leurs propres intérêts sont mis en cause. La preuve : le mandat d’arrêt international qui vise Netanyahou est piétiné par les plus grandes puissances devant le monde entier, et de façon décomplexée.

Ce dimanche 2 février, l’avion du Premier Ministre israélien Netanyahou a traversé l’espace aérien français pour se rendre aux États-Unis, sans être inquiété. Cela signifie que les autorités française ont choisi d’ouvrir leur territoire aérien à Netanyahou, en violation de ses obligations liées à la Cour Pénale Internationale et au Statut de Rome. D’autres criminels de masse, par exemple Poutine, visé lui aussi par la justice internationale, ne serait pas autorisés à survoler l’Union Européenne avec leur avion personnel. C’est donc bien que, concernant les génocidaires israéliens, nos gouvernants ont acté qu’ils n’appliqueraient pas la décision de la CPI.

Cette décision est cohérente avec l’annonce faite par le Ministre des affaires étrangères français le 27 novembre dernier. C’était six jours seulement après que la Cour Pénale Internationale ait enfin délivré le mandat d’arrêt contre Netanyahou pour «crimes contre l’humanité». Un mandat qui doit obligatoirement être respecté par les 124 États qui ont ratifié le Statut de Rome : ces pays ont l’obligation de coopérer pleinement et d’appliquer les décisions de la Cour.

Pourtant, le 27 novembre donc, sur le site officiel du Quai d’Orsay, on pouvait lire que «des immunités s’appliquent au Premier ministre Netanyahou et aux autres ministres concernés». Traduction : la France n’appliquera pas le mandat. Le communiqué évoquait aussi «l’amitié historique qui lie la France à Israël, deux démocraties attachées à l’État de droit» et ajoutait : «la France entend continuer à travailler en étroite collaboration avec le Premier ministre Netanyahou et les autres autorités israéliennes». Un scandale absolu. La France réaffirmait sa collaboration pleine et entière avec un État qui est officiellement considéré comme génocidaire et mis au ban des Nations.

Il y a quelques jours encore, Benjamin Netanyahou se vantait que Macron l’aie personnellement assuré que les entreprises d’armement israéliennes seraient invitées au 55ᵉ Salon international de l’air et de l’espace, au Bourget, qui aura lieu en juin. Il s’agit du plus grand événement d’exposition d’armes du monde, aux portes de Paris, où seront notamment exposés les missiles et avions de guerre utilisés pour anéantir Gaza.

Revenons au voyage de Netanyahou : pourquoi a-t-il survolé la France ? Parce qu’il est reçu ce lundi 3 février à Washington. Un criminel contre l’humanité, invité d’honneur de la première puissance mondiale. Pire encore : c’est le premier dirigeant étranger invité par Donald Trump depuis son retour au pouvoir. Symboliquement, c’est un crachat sur le droit international.

Dès le jour de son investiture, Trump avait signé un décret pour lever les sanctions contre les colons israéliens qui commettent des crimes en Cisjordanie, violant le droit international. Le ministre israélien d’extrême droite Bezalel Smotrich, avait salué le «soutien inébranlable» de Donald Trump. C’était une carte blanche pour le vol des terres palestiniennes.

Trump a aussi nommé comme ambassadrice auprès des Nations Unies Elise Stefanik, sioniste féroce et critique de l’ONU, qu’elle qualifie de «corrompue, défunte et paralysée» et même de «lèpre antisémite». Elle prône une «réévaluation complète du financement américain des Nations unies».

Lors de son séjour aux USA, Netanyahou va d’abord rencontrer le nouvel envoyé spécial états-unien au Moyen-Orient, Steve Witkoff, puis le président Trump.

Steve Witkoff, un riche homme d’affaire lié à Israël, ami de Trump avec qui il joue au golf et qui n’a aucune expérience diplomatique, s’est lui même déplacé en Israël la semaine passée pour commencer les discussions. Il a rencontré le président du Shas, parti d’extrême droite ultra-orthodoxe et suprémaciste juif, et le ministre Bezalel Smotrich, le plus radical du gouvernement.

Il a échangé avec eux sur une «nouvelle approche hors des sentiers battus que les États-Unis préconisent pour permettre la destruction des forces du mal et promouvoir la paix par la force au Moyen-Orient et au-delà». Une approche esquissée par Trump, qui propose de vider Gaza de tous ses habitants palestiniens : une épuration ethnique de plus de 2 millions d’êtres humains.

Netanyahou, trop content d’être convié par l’homme fort des USA, a annoncé qu’il discuterait avec lui de «la victoire sur le Hamas, de la libération de tous nos otages et de la gestion de l’axe terroriste iranien» au Moyen-Orient. Il a également qualifié cette invitation de «révélatrice». Une révélation qu’on connait malheureusement déjà : celle d’une alliance internationale des fascistes et des génocidaires, qui bafoue toutes les règles d’humanité les plus élémentaires.

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