Les deux victimes sont israéliennes

Mordechai Brafman, 27 ans, vit à Miami. Il est juif et pro-israélien fanatique. Dimanche 16 février 2025, il a été arrêté pour deux tentatives de meurtre, 24 heures après avoir tiré sur des hommes qu’il estimait être des palestiniens.
Brafman était alors muni d’un pistolet semi-automatique, une pratique courante dans un pays gravement malade de ses armes à feu. Ivre de haine, il a ouvert le feu pas moins de 17 fois en direction de ses victimes, qu’il ne connaissait pas. Une fois interpellé, il a expliqué à la police que lorsqu’il conduisait son camion, il «a vu deux Palestiniens et a tiré sur eux et il les a tués». Une fusillade raciste en pleine rue.
Cet acte est directement corrélé aux décisions gravissimes du gouvernement Trump à l’égard de la Palestine, et à la criminalisation de la cause palestinienne aux USA depuis des années. Lorsqu’on déshumanise tout un peuple en annonçant le nettoyage ethnique de Gaza pour construire un complexe touristique, lorsqu’on absout les colons israéliens qui commettent des crimes en Cisjordanie comme l’a fait Trump dès le jour de son investiture, lorsque l’on réprime toute parole dénonçant Israël, on génère une ambiance propice aux passages à l’acte haineux sur son territoire.
La police de Miami vient de révéler que les victimes étaient en fait deux Juifs israéliens en voyage aux États-Unis. Les deux hommes qui ont frôlé la mort, un père et son fils, ont d’abord pensé qu’ils étaient la cible d’une attaque antisémite. Heureusement pour eux, ils sont miraculés : l’un a été touché à l’épaule, l’autre effleuré par une balle. Les victimes racontent que Brafman s’était arrêté à côté de leur voiture, qu’il avait baissé sa vitre et qu’il avait ouvert le feu sans sommation. Alors qu’ils tentaient de s’éloigner, Brafman avait continué à tirer, les balles avaient touché l’arrière de la voiture, l’une d’entre elles frôlant l’oreille du père de famille.
Cet acte, que l’on est forcé de considérer comme une forme de terrorisme sioniste n’est que le dernier d’une longue liste.
Le 7 décembre dernier à Paris, lors d’une manifestation de soutien à la Palestine, un homme agressif d’une soixantaine d’années, se revendiquant pro-Israël, s’en était pris à des manifestant-es et avait arraché leurs pancartes. Sur l’une d’elle était écrit «Netanyahou, criminel protégé par la France». Insupportable pour cet individu. Cet homme a ensuite exhibé une arme à feu à sa ceinture, puis menacé les manifestant-es. Il s’en était fallu de peu pour qu’un drame ait lieu. L’individu a été mis en joue par des policiers et arrêté. Depuis, les médias de masse sont étonnamment discrets sur les suites de cette affaire.
À Chicago le 15 octobre 2023, un petit garçon palestinien de 6 ans seulement, Wadea Al-Fayoumé, ainsi que sa maman, ont été sauvagement attaqués par l’homme qui leur louait un appartement. Ce propriétaire âgé de 71 ans avait d’abord tenté d’étouffer la mère en criant «Vous, les musulmans, vous devez mourir». Équipé d’un couteau militaire, il a poignardé à 12 reprises cette femme, qui a survécu, avant d’assassiner le petit garçon de 26 coups de couteau. Une lame de 15 centimètres a été retirée du ventre de l’enfant.
«Les détectives ont pu déterminer que les deux victimes de cette attaque brutale ont été ciblées par le suspect parce qu’elles sont musulmanes et en raison du conflit en cours au Moyen-Orient», a précisé la police. L’oncle paternel du garçon, immigré palestinien, a déclaré : «Nous ne sommes pas des animaux, nous sommes des êtres humains», en référence aux récents propos des responsables Israéliens.
Toujours aux USA, dans le Vermont, le 26 novembre 2023, trois jeunes hommes d’origine palestinienne ont été visés par des tirs en pleine rue alors qu’ils se rendaient à un dîner familial pour la fête de Thanksgiving. Ils portaient des Keffieh, le foulard traditionnel palestinien. Ils ont été très gravement blessés, l’un d’eux a notamment été atteint à la colonne vertébrale. La police a évoqué un crime motivé par la haine.
Le 14 octobre 2023, c’est dans le sud de la France qu’un sexagénaire d’origine maghrébine a été attaqué par deux hommes, dont l’un portait une kippa, qui ont hurlé «Sale arabe, je vais te découper en morceau et t’envoyer à Jérusalem !» La victime a reçu des coups de poings et de marteau. Un des deux attaquants avait été arrêté, l’autre a pris la fuite.
Depuis plus d’un an, des dizaines de soldats franco-israéliens qui participent au génocide à Gaza se filment en train de commettre les pires exactions contre la population civile. Mais ce n’est pas tout, ils ont aussi réalisé de nombreuses vidéos menaçant directement des députés français, notamment Insoumis, alors qu’ils étaient en tenues de combat et lourdement armés. D’autres ont carrément écrit le nom de personnalités pro-palestiniennes sur les missiles israéliens, et en ont diffusé les photos en ligne.
Imaginez que des français partis combattre dans des groupes islamistes au Proche-Orient publient le même genre de contenu : comment seraient-ils qualifiés par les médias et la justice française ?
Le terrorisme n’est pas étranger au colonialisme, dont le sionisme est l’une des tendances. Il fait partie intégrante de son histoire. Nous l’avons vu au Liban : faire exploser des milliers de bippeurs par surprise au milieu de la population civile n’a rien à voir avec une guerre conventionnelle, et viole toutes les règles en la matière. Il s’agit de frapper les esprits, de terrifier. La structure même de Tsahal relève d’une histoire de terrorisme. L’armée israélienne est fondée à partir de structures paramilitaires sionistes : la Haganah, l’Irgoun et le Lehi.
La Haganah est créée en 1920 pour défendre les premières colonies en Palestine. Il s’agit de la plus grosse milice sioniste, qui fournira en 1948 les cadres de l’armée israélienne. En 1940, la Haganah n’hésite pas à faire sauter un navire rempli de réfugiés juifs européens dans le port palestinien de Haïfa, après que les autorités britanniques aient interdit au bateau de laisser débarquer les occupants. Autrement dit, cette milice a préféré sacrifier des rescapés de la Shoah plutôt que de les laisser s’éloigner du futur État d’Israël. Bilan : 300 morts.
Après la fin de la seconde guerre mondiale, les britanniques maintiennent les restrictions d’immigration juive en Palestine. La Haganah organise alors des vagues d’attentats et de sabotage contre les britanniques, notamment en faisant sauter les ponts et les voies ferrées, causant des pertes matérielles et humaines.
Issue de cette organisation paramilitaire, l’Irgoun est une structure d’extrême droite sioniste créée en 1931. Elle est dirigée à partir de 1943 par Menahem Begin. L’Irgoun est notamment responsable de l’attentat de l’hôtel King David à Jérusalem en 1946. Le bâtiment abritait le secrétariat du gouvernement britannique de Palestine : 350 kilos d’explosif tuent 91 personnes, la plupart civiles, dont 28 Britanniques, 41 Arabes, 17 Juifs, et 5 d’autres nationalités.
Le dirigeant de l’Irgoun, Menahem Begin, fondera plus tard le Likoud, le parti de Netanyahou. L’organisation commet également des crimes contre l’humanité lors du nettoyage ethnique de la Palestine, en 1948. Le village de Deir Yassin, près de Jérusalem, est «nettoyé» à la mitraillette, à la grenade et au couteau par l’Irgoun. 120 civils désarmés, dont beaucoup de femmes, d’enfants et bébés, sont tués. Les rescapés s’enfuient, les habitations sont détruites. Le même jour, quatre villages voisins sont rasés. L’effet de terreur est immédiat et pousse de nombreux palestiniens à fuir l’avancée des troupes israéliennes.
Enfin, le groupe Lehi est également un groupe sioniste d’extrême droite qui pratiquait des attentats terroristes dans les années 1940 en Palestine. Il prenait exemple sur le fascisme italien, voulait créer un État israélien totalitaire sur le modèle européen. Le Lehi a même proposé à Hitler de combattre avec le Troisième Reich contre l’Angleterre.
Fondamentalement, l’histoire récente le confirme, les supporters fanatiques d’Israël sont prêts au passage à l’acte terroriste. Quitte, comme à Miami, à tirer par erreur sur des personnes juives.
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