Bardella se rétracte devant ses amis nazis américains : il se fait insulter et humilier avant de rentrer en France

Rien ne va plus au sein de l’internationale fasciste qui tente de se structurer, et qui tisse des alliances pour imposer des gouvernements d’extrême droite partout dans le monde. Le 20 février à Washington, c’était le grand rendez-vous annuel de la Conservative Political Action Conference (CPAC), un puissant courant au sein de la droite américaine. La star de l’événement était Steve Bannon, idéologue d’extrême droite, ancien conseiller de Trump et grand ami du Rassemblement National depuis des années.
Jordan Bardella se faisait une joie d’y intervenir. Il avait annoncé son déplacement aux USA dans les médias depuis une semaine. La veille, il apparaissait même en visio depuis Washington sur le plateau de Cyril Hanouna : il était tout fier de côtoyer le gratin du trumpisme. Et patatras.
Lors de son discours, Steve Banon a repris la formule de Trump : «Fight fight fight» avant de faire un salut nazi, qui a été applaudi par l’assemblée. C’est une preuve que le geste de Musk le soir de l’investiture présidentielle était bien intentionnel, et que l’extrême droite des USA tente de normaliser ce geste hitlérien, en le faisant régulièrement et en public. Ils le savent, nous le savons.
Steve Bannon a aussi plaidé pour un régime dictatorial, avec Trump comme président à vie : «L’avenir de MAGA, c’est Donald Trump. Nous voulons Trump en 2028. C’est ce qu’ils ne supportent pas. Un homme comme Trump n’est apparu qu’une ou deux fois dans l’histoire du pays. Nous voulons Trump !» On le rappelle, le président ne peut, en théorie, pas se représenter, sauf s’il modifie la Constitution.
Mais voilà, pour Bardella, la situation est devenue gênante. Non pas qu’il n’apprécie pas les nazis : son parti regorge d’antisémites, de pétainistes, de révisionnistes et de nostalgiques du Troisième Reich. Seulement voilà, contrairement aux USA, l’opinion publique française n’est pas encore prête à accepter un représentant qui participe à un meeting avec des bras tendus. L’équipe de Bardella a activé le mode «damage control», et a annulé au dernier moment le discours du chef du RN pour ne pas réduire à néant tous les efforts de «dédiabolisation» entamés depuis des années.
Ce retrait a rendu furax Steve Bannon qui, au micro de BFM, a qualifié Jordan Bardella de «petite fille et de lâche. Il ne dirigera jamais la France. Il est pire que Macron. Je l’emmerde». Et, coup de grâce, le fasciste américain a précisé : «J’ai déjà fait le même geste devant le Front National il y a 7 ans !»
Et le pire, c’est qu’il a raison. Steve Bannon était bien l’invité d’honneur d’un congrès du RN en 2018, où il avait prononcé un long discours, chaleureusement applaudi. Plus récemment, lors d’une commission d’enquête de l’ Assemblée Nationale sur les ingérences étrangères dans la politique française, Marine Le Pen expliquait que «Steve Bannon est un homme intéressant et intelligent, et qu’elle ne regrette pas de l’avoir rencontré».
En bref, le problème des dirigeants du RN, ce n’est pas d’être nazi. C’est que ce ne soit trop voyant avant leur arrivée au pouvoir.
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