Le gouvernement israélien veut finir de raser Gaza, annexer le territoire et expulser ses habitants


La phase finale du génocide annoncée pour la mi-mai


Smotrich et Netanyahou, deux leaders du gouvernement israélien qui veulent finir de raser Gaza.

Il n’y a jamais eu de «guerre contre le Hamas» ni «d’opération anti-terroriste» à Gaza. C’est une offensive génocidaire imaginée dès le départ pour annexer le territoire palestinien et le vider de ses habitants. Tout était clair depuis le premier jour, quand le ministre de la défense israélien qualifiait, en octobre 2023, «d’animaux humains» les palestiniens et promettait : «Gaza ne reviendra pas à ce qu’elle était avant. Nous éliminerons tout». Netanyahou parlait au même moment de réaliser une prophétie de l’Ancien Testament.

Lors du cessez-le-feu il y a quelques semaines, le ministre fasciste Bezalel Smotrich, un colon religieux, expliquait tranquillement que Gaza «est ruinée et désintégrée, inhabitable, et elle le restera. C’est une société animale qui sanctifie la mort. Très bientôt, nous effacerons à nouveau leur sourire et le remplacerons par des cris de douleur et les gémissements de ceux qui n’ont plus rien». Le plan était clair, annoncé, assumé de longue date. Mais les dirigeants occidentaux ont regardé ailleurs. Pire, ils ont soutenu diplomatiquement et militairement des dirigeants génocidaires tout en réprimant les voix pro-palestinennes dans leurs pays.

Dans une continuité logique, le ministre Smotrich promet ce mardi 6 mai 2025 : «Gaza sera totalement détruite». Lors d’un colloque organisé dans une colonie de Cisjordanie, il a aussi affirmé que la population gazaouie, après avoir été déplacée vers le sud, commencerait à «partir en grand nombre vers des pays tiers». «Nous occuperons Gaza pour y rester» a-t-il souligné, confirmant le projet d’annexion. «Il n’y aura plus d’entrée ni de sortie. C’est une guerre pour la victoire, et il est temps de cesser d’avoir peur du mot occupation».

La veille, lundi 5 mai, Benjamin Nétanyahou diffusait un discours directement sur le réseau social X d’Elon Musk. Il annonçait une «opération musclée à Gaza» qui devrait commencer après la tournée de Donald Trump dans les pays du Golfe, à la mi-mai. Netanyahou confirmait que l’armée attaquera pour rester. «Les forces israéliennes n’interviendront pas pour ensuite se retirer. Nous ne sommes pas là pour ça. L’objectif est tout autre». Le porte-parole de l’armée israélienne allait dans le même sens : «L’opération inclut une attaque de grande envergure [et] le déplacement de la plupart de la population de la bande de Gaza».

Dans le quotidien israélien Haaretz, un responsable militaire confirme que l’expulsion des Gazaouis est l’un des principaux objectifs du plan à venir. En mars, Netanyahou avait créé un «Bureau d’émigration volontaire pour les résidents de Gaza» sous autorité du ministère de la défense.

Israël a d’ors et déjà donné l’ordre de mobiliser des dizaines de milliers de réservistes supplémentaires en prévision de son offensive renforcée sur Gaza. Les Palestiniens seront d’abord contraints de s’entasser dans une zone encore plus réduite que celle d’aujourd’hui : une petite portion de terre tout au sud de la bande de Gaza, dont l’armée israélienne s’est emparée au mois d’avril, collée à la frontière égyptienne. La totalité des 2 millions de survivants doit ainsi s’agglutiner dans une zone qui représente moins d’un quart du territoire de Gaza, qui était déjà surpeuplé avant l’attaque israélienne. Cet endroit est qualifié de «zone stérile» par l’armée israélienne, et la plupart des bâtiments y ont été rasés. Rien n’est aménagé pour accueillir des déplacés, aucune aide humanitaire ne rentre depuis plus de deux mois, c’est un mouroir.

Dans la nuit du 4 au 5 mai, le cabinet de sécurité israélien s’est réuni, et les ministres y ont évoqué, à mots à peine voilés, les manières d’organiser la famine à Gaza. Selon un compte rendu de la presse israélienne, le ministre Ben Gvir a proposé de «bombarder les réserves alimentaire» et de maintenir le blocage de l’aide humanitaire : «Nous n’avons aucune obligation légale de fournir de la nourriture. Les gens que vous combattez ont suffisamment de nourriture». Un officier lui répond : «Il y a le droit international – nous sommes tenus de le respecter. Nous ne pouvons pas affamer la bande de Gaza». Netanyahou prend alors la défense de Ben Gvir.

En parallèle, après avoir bombardé la Syrie ces derniers jours, l’armée israélienne frappe le Yemen. L’aviation a visé la capitale, Sanaa, et le port d’Hodeïda, sur la mer Rouge.

La phase finale du projet de nettoyage ethnique de Gaza devrait commencer le 16 mai. Il reste donc 10 jours pour agir. Dans le cas contraire, les gouvernements occidentaux se rendront juridiquement complices d’un crime contre l’humanité.

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