Une enquête accablante basée sur 70 millions de témoignages

«Il impressionne tout le monde autour de lui, ils sont tous bluffés», «il y a dans la chimie exceptionnelle de son être quelque chose qui paralyse». Ce sont les mots tenus par l’éditorialiste Anna Cabana le 17 janvier 2020, sur BFM TV, à propos d’Emmanuel Macron. Comme possédés, fanatisés, les admirateurs du président se comportaient comme les adeptes d’un gourou. Enquête sur une secte qui prend en otage un pays entier depuis 8 ans.
Dès son enfance, le petit Emmanuel était obsédé à l’idée de séduire et de dominer : de ses cours de théâtre à son ascension fulgurante dans le monde de la finance, jusqu’aux plus hautes marches du pouvoir. Comment ne pas s’inquiéter d’un homme qui a choisi ses propres initiales pour former le nom de son propre parti politique – En Marche, Emmanuel Macron ?
De nombreux signes avant-coureurs auraient dû alerter les spécialistes de l’embrigadement sectaire. Une armée de courtisans totalement dociles avaient organisé, dès 2016, une campagne digne de régimes soviétiques. Alors que Macron, illustre inconnu, s’apprêtait à lancer sa candidature, le JT France 2 parlait d’un «électron libre», «transgressif, fracassant». La chaîne de service public prenait même des accents religieux à son égard : «Depuis sa présence aux fêtes de Jeanne d’Arc à Orléans […] il se sentait comme appelé de façon quasi mystique à servir la France autrement. Ce soir il se met en position de répondre à ce désir.» Macron répondait généreusement à l’envie insoutenable du bon peuple de le voir au pouvoir.
Cette unanimité allait du Figaro à Médiapart. En 2017, Edwy Plenel déclarait : «Parfois j’ai l’impression que je les convaincs mieux [les électeurs, de voter Macron] que certains de ses soutiens». Avant le premier tour, Médiapart écrivait : Macron a «compris qu’un ancien monde était en train de sombrer dans les ruines pavées d’impuissance et d’inexistence de la présidence Hollande». Dès le 2 novembre 2016, Macron avait accordé un long entretien à Médiapart pour lancer sa candidature. L’Obs disait qu’il incarnait «à la fois un projet, un élan, un espoir de renouvellement et une volonté de rassemblement». L’intégralité du spectre médiatique s’était mis à son service comme un seul homme, de la presse people montrant son corps musclé sur photoshop aux journaux «sérieux». Un phénomène d’hypnose collective, comme dans un régime totalitaire : tout était fait pour lui offrir le pouvoir.
Le jour même de son investiture, Macron défilait sur un véhicule militaire, entouré de soldats, sur les Champs Élysées, comme s’il était le général d’une armée. Quelques semaines plus tard, il enfilait une combinaison d’aviateur de l’armée, comme s’il allait piloter un avion de chasse. Des mises en scène qui auraient dû inquiéter, préfigurant la guerre qu’allait mener cet illuminé à son propre peuple. Très vite, dès son arrivée au pouvoir, Macron organisait de grandes fêtes à Versailles, reconstituant des cérémonies d’Ancien Régime. Il avait d’ailleurs déclaré «il nous manque un Roi». Des propos qui auraient dû en inquiéter plus d’un.
C’est assez logiquement qu’Emmanuel a organisé un véritable culte de la personnalité et liquidé tous les contre-pouvoirs. Les médias officiels organisaient presque quotidiennement des éloges monarchiques à son propos. En janvier 2024, Anna Cabana, toujours elle, déclarait sur BFM que le macronisme est «un objet tempéramental, une hardiesse, un goût de la transgression» mais aussi «une envie de prendre tout le monde par devant, par derrière, c’est ce qu’il fait Emmanuel Macron». En avril 2025, les médias avaient atteint un tel degré de fétichisme qu’ils ont même fait leurs gros titres sur «l’odeur du président», qui utiliserait un «parfum floral, frais et sportif, devenu désormais le signe du pouvoir élyséen, choisi par le président pour affirmer son style et imprimer sa marque». La Cour entretient un rapport quasi-charnel avec le corps du président.
Des éloges d’un côté, une répression totale de l’autre. Des dizaines de personnes ont été arrêtées pour des banderoles comportant le slogan «Macronavirus» pendant le confinement. Il y a eu des interpellations à domicile pour des messages hostiles sur les réseaux sociaux. Des journalistes convoquées par l’anti-terrorisme. Il avait rétabli le crime de lèse-majesté. Mais cela n’est rien en comparaison des milliers de blessés et de mutilés par le régime, dont le seul tort était d’être descendus dans la rue pour contester son pouvoir. Jamais aucun président n’avait poussé aussi loin la violence d’État en temps de paix.
Emmanuel a toujours raison, et il connaît tout. Pendant la crise du Covid, ses proches expliquaient très sérieusement : «Le président est devenu épidémiologiste» car il lit des rapports, et prend lui-même les grandes décisions sur la santé des français. À cette occasion, il déclarait, les yeux exorbités : «Je crois que notre génération doit savoir que la Bête de l’évènement est là, elle arrive». Ses adeptes, endoctrinés, ne voyaient toujours pas le danger.
Le 9 mai 2022, Emmanuel est réélu après avoir à nouveau confisqué l’élection. Devant les caméras, lors d’une cérémonie à l’Élysée, il caresse le visage de ses vassaux, leur donne des petites tapes sur la tête. Marisol Touraine, venue du Parti Socialiste, ministre de la Santé sous Hollande, lui murmure, le visage empourpré et l’œil brillant : «Maintenant que tu as les mains libres, tu peux faire… tout ce que tu veux». Une scène sectaire.
Le macronisme organise régulièrement des purges, il violente ses cercles les plus proches. En 2024, Emmanuel dissout l’Assemblée Nationale sans prévenir personne, même pas son Premier Ministre Gabriel Attal qui se retrouve mis à la porte, comme beaucoup d’autres avant lui. Macron sélectionne personnellement les candidats de son parti qui pourront se présenter.
Parmi les purgés, Gilles Le Gendre, l’un de ses plus proches soutiens. Ancien patron du groupe de députés macronistes, il n’est pas réinvesti pour la 2ème circonscription de Paris, alors qu’il s’était déjà déclaré candidat. Une humiliation brutale, pour lui faire payer son refus de voter une loi sur l’immigration. Aucun écart à la ligne, même minime, n’est tolérée. Instable, agressif, autoritaire : peu à peu, Emmanuel a fait le vide autour de lui. En avril 2025, son propre bras droit, l’homme présent depuis le début de son ascension au pouvoir, Alexis Kohler, quitte son poste de conseiller de l’Élysée. Macron est seul.
Ses accès de violence ne sont pas destinés qu’à ses proches. À échéances régulières, comme un manager tyrannique, il injurie aussi toute la population française : «Ceux qui ne sont rien», «fainéants», «réfractaires»… Il parle de «rabzouzes» pour parler des français d’origine maghrébine, ou déclare à Mayotte, devant les habitants qui venaient de subir un terrible ouragan et de nombreux morts : «Si ce n’était pas la France, vous seriez 10.000 fois plus dans la merde !»
Jusqu’où ira cette emprise et cette violence ? Ces dernières semaines, isolé et plus impopulaire que jamais, Emmanuel a décidé qu’il voulait la guerre. Il parle de «réarmement», débloque des sommes astronomiques pour l’armée et appelle la jeunesse à «l’esprit de sacrifice».
Le système Macron est bien une secte, avec ses adeptes, ses gourous, son culte de la personnalité et ses purges. Une secte qui contrôle 70 millions de personnes et pourrait bien nous mener au désastre absolu. C’est-à-dire à la guerre dont le gourou a toujours rêvé.
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