Samedi 13 septembre, journée pluvieuse à Nantes. La police quadrille tout le centre-ville, les centaines de forces de l’ordre dépêchées par Retailleau à Nantes pour écraser les blocages le 10 septembre ont visiblement décidé de maintenir la ville sous siège. Trois jours plus tôt, c’est une violence d’État débridée qui a agressé le mouvement populaire, causant des dizaines de blessures et d’arrestations.
Ce jour là, une grande Assemblée populaire, réunissant plus de 1500 personnes, avait décidé de maintenir la pression et d’appeler à une manifestation ce samedi pour poursuivre le mouvement «Bloquons tout» sans attendre.
Au point de rendez-vous du défilé, face au dispositif dissuasif, il n’y a que quelques centaines de personnes. Puis des milliers d’autres vont s’agréger, et le cortège ne va jamais cesser d’enfler. France Info parle du «record de la plus grosse mobilisation», ce qui ne doit pas être un motif de fierté mais d’inquiétude sur la capacité collective à faire perdurer la lame de fond qui s’est manifestée le 10 septembre.
Le cortège nantais, totalement encerclé, ne pourra pas sortir de l’étau policier qui le confine sur une poignée de grandes artères et le gaze à plusieurs reprises, sans raison. De retour au point de départ, les forces de l’ordre tirent à nouveau des grenades pour mettre fin à la manifestation, après avoir dicté le parcours et le tempo.
L’affluence de cette manifestation démontre que le souffle n’est pas retombé, que l’envie de s’organiser et d’inscrire le mouvement dans la durée est présente : il s’agit d’un tour de chauffe avec une nouvelle grande journée de grève et de blocages prévue le jeudi 18 septembre. Pour autant, il faudra être plus inventifs et réactifs : répéter les recettes qui ont échoué par le passé ne sera pas suffisant cette fois-ci.
Images : Estelle Ruiz, Théo Prn, CA
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