Kasbarian criminel


L’ancien ministre macroniste Guillaume Kasbarian publiait fièrement le 1er novembre 2025 sur Twitter : «J’assume ce record d’expulsions».


Kasbarian ressemble à un serveur de l’enseigne de hamburger Big Fernand, ou à une caricature du dessinateur Cabu, mais il est beaucoup moins sympa.

Il répondait à ce chiffre terrible publié par le Ministère du logement : 24.556 expulsions de ménages réalisées par la police en 2024. Un record absolu, une augmentation de 29% en un an. Les expulsions par la force ont augmenté de 223% en vingt ans. Une véritable explosion de la violence contre les pauvres et de la remise à la rue de personnes précaires.

Cette violence porte un nom, celle de Kasbarian, qui a fait passer une loi dite «anti-squat» alors qu’il était ministre. Celle-ci permet aux propriétaires de résilier un bail unilatéralement lorsque des locataires sont en situation d’impayés de loyers et d’accélérer les procédures d’expulsion. Elle renforce aussi la répression des personnes occupant un logement vide. Alors que des millions de logements sont vacants et que le nombre de sans-abris augmente, ce ministre aggrave la situation. Au moment du débat sur cette loi, toutes les associations impliquées sur le droit au logement dénonçaient un texte qui allait «fabriquer des SDF». Nous y sommes.

Le président de la Fondation pour le logement des défavorisés commentait cette augmentation des expulsions sur France Info cette semaine, décrivant des situations de misère noire, avec «des personnes de plus de 60 ans, des femmes seules avec enfant qui se retrouvent sans rien !»

Pourtant Kasbarian persiste et signe : «On devrait même aller plus loin dans le respect de la propriété privée et la rapidité des expulsions».

Ces politiques tuent. Le 21 octobre, quelques jours avant le tweet de Kasbarian, Daniel, un homme âgé de 76 ans vivant dans la commune de Fécamp en Normandie, s’est suicidé d’une balle dans la tête alors qu’il allait être expulsé. Daniel était une personnalité locale, appréciée et connue dans son quartier. Lorsque l’huissière de justice est arrivée avec des policiers en bas de chez lui, à quelques jours de la trêve hivernale, pour le jeter à la rue, Daniel s’est donné la mort.

Voilà ce dont Kasbarian est «fier», voilà ce qu’il «assume». Tuer des pauvres. Kasbarian est une des incarnations du Darwinisme social : laisser mourir les plus fragiles et protéger les forts. Une enquête réalisée en 2022 démontre la spirale de précarité provoquée par une expulsion. Un an après avoir été virés de leur logement, «32% des ménages ne retrouvent pas de lieu de vie fixe», et «29% ne peuvent pas poursuivre leur activité professionnelle». Une expulsion a aussi un «impact sur la scolarité de 43% des ménages avec enfants», provoquant donc un cycle d’échecs et de souffrances sociales.

Kasbarian ressemble à un serveur de l’enseigne de hamburger Big Fernand, ou à une caricature du dessinateur Cabu, mais il est beaucoup moins sympa. C’est un capitaliste sauvage, un libertarien proche de l’extrême droite, appartenant à un courant politique qui veut tout privatiser, laisser le Marché régner partout, détruire tous les services publics et instaurer une guerre économique de tous contre tous. En décembre 2024, il avait menacé de suspendre les salaires dans la fonction publique en cas de censure du gouvernement Barnier. Il avait aussi organisé une attaque massive des arrêts maladies pour les fonctionnaires.

Quelques jours plus tôt, il avait vivement salué Elon Musk, qui venait d’être nommé par Trump pour sabrer les dépenses publiques : «Félicitations d’avoir accepté ce grand défi ! Je me réjouis de partager avec vous les meilleures pratiques pour faire face à l’excès de bureaucratie, réduire les lourdeurs administratives et repenser les organisations publiques au bénéfice de l’efficacité des agents publics». Kasbarian acclame aussi régulièrement le gouvernement d’extrême droite argentin sur les réseaux sociaux. Javier Milei impose à sa population un programme ultra-violent.

Les politiques de Kasbarian tuent. Nous avons déjà des libertariens d’extrême droite au pouvoir. Des trumpistes en guerre.

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