République Démocratique du Congo : 32 mineurs meurent après un effondrement dans une mine de cobalt

Image d'un effondrement dans une mine à ciel ouvert au Congo.

Une horreur en chasse une autre en République Démocratique du Congo. Dans ce pays d’Afrique centrale en proie à une guerre civile effroyable depuis plus de 30 ans, un drame vient d’avoir lieu dans une mine de cobalt dans le sud du pays. Un effondrement a entraîné la mort de 32 personnes qui travaillaient sur place.

Le bilan mortifère de cette catastrophe n’est pas un accident. Il résulte d’un système de déprédation organisé par les multinationales qui dépendent des minerais pour fabriquer les batteries de nos smartphones ou des voitures électriques. La situation en RDC est le symbole du désastre causé par l’affrontement des empires sur le continent. Un choc entre impérialismes : occidental d’un côté et chinois de l’autre. Chaque camp doit satisfaire son marché et ses myriades de consommateurs.

Il faut savoir que la RDC a un sous-sol riche en ressources naturelles, ce qui nourrit un conflit armé depuis 1994. En effet, la RDC détient près de 70% des réserves mondiales de coltan, élément essentiel à la fabrication des appareils électroniques, et de cobalt, dont elle assure près de 75% de la production mondiale, utilisé pour les batteries et les technologies dites vertes. Les grandes puissances étrangères cherchent toutes à avoir la main-mise sur ces précieuses ressources. Pour ce faire, elles se livrent une guerre géo-stratégique en armant différentes factions armées au Congo.

Parmi elle, le M23 (Mouvement du 23 mars), appuyé par le Rwanda, tente de contrôler les ressources naturelles du pays. La guerre que se livrent ces groupes paramilitaires a entraîné une crise humanitaire grave et sans précédent : 6 à 7 millions de personnes sont mortes à l’issue de combats et de massacres, ainsi que par manque d’accès aux soins ou à la nourriture. À l’intérieur des frontières, près de 7 millions d’habitant·es ont été déplacé·es de force. Des enfants et des femmes sont confrontés quotidiennement aux exactions et à la violence : enrôlements forcés d’enfants soldats, violences sexuelles, torture, exploitation minière illégale, emprisonnements et destruction des infrastructures de première nécessité…

C’est donc dans ce contexte affreux que plus de 200.000 ouvriers clandestins sont exploités dans les mines de cobalt et de cuivre du pays afin de nourrir les instincts primaires des firmes capitalistes de la tech et de la téléphonie. L’exploitation de ces mines est illégale et pose de sérieux problèmes environnementaux. Livrés à eux-mêmes, respirant des poussières toxiques, sans aucune protection ni droit, ils sont forcés de creuser à la main des galeries instables dans la roche à la recherche des minerais. L’UNICEF rapporte que 35.000 d’entre-eux sont des enfants.

Pour accéder au site minier de Kalando et extraire le cobalt, les mineurs empruntent des passerelles vétustes pour accéder aux galeries. C’est l’effondrement d’un de ces ponts artisanaux qui a provoqué la catastrophe, tuant 32 personnes ce samedi 15 novembre 2025.

Selon le média belge Le Soir, « un rapport du Service d’assistance et d’encadrement de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle (Saemape) – un organisme gouvernemental chargé d’apporter une assistance technique et financière aux coopératives minières, consulté par l’AFP dimanche » évoque un mouvement de panique causé par des militaires présents sur le site.

L’agence France-Presse explique que « le site de Kalando fait l’objet depuis plusieurs mois d’un contentieux entre les creuseurs artisanaux et une coopérative minière censée les encadrer, ainsi que les exploitants du site, présentés comme des ‘partenaires chinois’. »

Pendant que les grands groupes tirent un profit maximum de ces exploitations misérables, ce sont les populations locales qui en paient le prix fort. Le néo-colonialisme tue.


Pour aller plus loin, consultez notre entretien avec Cyriane Nsimba, fondatrice de Congo Bolingo

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