Au printemps dernier, un bâtiment vide, en plein centre-ville, était occupé pour héberger des exilés à la rue. Il s’agit d’une ancienne maison de retraite désaffectée, conquise de haute lutte, grâce à une intense mobilisation de centaines de nantais, de nantaises, d’exilés. Quelques semaines plus tard, la mairie et des associations subventionnées prenaient la main sur le bâtiment, en installant des vigiles et en triant les personnes hébergées.
Ce bâtiment a été évacué ce matin, par un énorme dispositif policier : une compagnie de CRS, la Police aux Frontières, la BAC…
Le journal Ouest-France précise : «c’était prévu de longue date, mais dans le plus grand secret». Il s’agit d’une évacuation par surprise, présentée par les autorités comme un«déménagement» vers un autre lieu, loin du centre-ville, rue de Malville. Un autre EHPAD. Jusqu’à quand ?
À l’occasion de cette évacuation, un premier tri entre bons et mauvais exilés a été opéré. Une cinquantaine de personnes sont remises à la rue à l’approche de l’hiver, une dizaine d’exilés interpellés par la BAC. Les autres sont emmenés vers des hébergements d’urgence pour des durées courtes. Certaines personnes arrêtées ont été relâchées après des contrôles.
Le bâtiment de la rue de Bréa, qui avait suscité tant d’espoirs, sera muré dès aujourd’hui, pour éviter toute réoccupation.
Après l’expulsion du square Daviais, cette deuxième opération en quelques jours montre que la mairie veut reprendre la situation en main et faire place nette dans le centre-ville, après une année de lutte intense et de solidarité massive avec les exilés.
Mise à jour, 14h : une personne au moins sera enfermée en Centre de Rétention en vue d’une expulsion. Les autres subissent un interrogatoire de la Police de l’Air et des Frontières.
AIDEZ CONTRE ATTAQUE
Depuis 2012, nous vous offrons une information de qualité, libre et gratuite. Pour continuer ce travail essentiel nous avons besoin de votre aide.