Violence sociale : les mesures sanitaires ne s’appliquent pas aux puissants


L’arrogance des riches et de leurs flics est à la mesure de l’obéissance de la population


Le confinement, le couvre-feu, les mesures autoritaires qui nous sont imposées depuis quasiment un an ne sont pas seulement incohérentes et destructrices, elles sont également à géométrie variable. Elles ne s’appliquent ni aux riches, ni aux puissants, ni aux forces de répression. La jeunesse meurt à petit feu, la précarité et l’isolement nous tuent, pendant que les dominants font ripaille. Exemples récents :

Dans un article hallucinant qui a fait grand bruit, le journal Le Parisien s’émerveille des «restaurants qui ouvrent clandestinement». Et on vous le donne en mille : il ne s’agit pas de cantines ouvrières ni de brasseries populaires. L’article évoque un restaurant «non loin d’un tribunal parisien» qui fait salle comble en accueillant «des policiers et magistrats». Dans un autre, «une magistrate du parquet vient de réserver une table à la dernière minute». Un restaurateur explique «en fait, les policiers du coin sont au courant, ils ferment les yeux» au journaliste complaisant. «Pour cause, parmi la trentaine de gangsters de la fourchette qui profitent d’un bon repas, certains sont gardiens de la paix». Les teufeurs pourchassés par la justice seront ravis de l’apprendre. Dans le quartier le plus riche de France, le 16e arrondissement, «les habitués qui n’hésitent même pas à griller une cigarette», «on est bien contents de manger ici, reconnaît un financier, venu avec cinq de ses collègues». Encore plus odieux : le client d’un hôtel et spa luxueux du 16e arrondissement raconte «On a pris une chambre et on est venus à six pour manger au restaurant».

Récemment, Macron lui-même organisait «la traditionnelle galette à l’Élysée» malgré la pandémie. La presse people sanglotait que le Président n’ait pas «coupé l’immense galette des rois, sous l’œil des photographes et devant les invités» et que l’événement ait eu lieu «avec masques, distanciation physique et en comité restreint. Malgré la crise, Emmanuel Macron avait tenu à maintenir ce rendez-vous». Pourtant, même avec masques et distanciation, les lieux de culture, les lieux de sociabilité et de sport restent interdits. Les mesures sanitaires s’arrêtent à l’entrée du Palais de Macron ?

Deux autres événements du même type. Une grosse fête au commissariat d’Aubervilliers. Des dizaines de flics ont fait une soirée endiablée directement au comico, danse, boissons alcoolisées sans masques et hurlements filmés sur l’air de «donnez-moi d’la moulaga». Les mêmes agents qui persécutent les habitants des quartiers s’ils ont le tort de s’aventurer hors de chez eux… Dans les Ardennes, pour le départ de la sous-préfète, la municipalité a organisé une sauterie avec 60 invités sans pression : petits fours et boissons, sans masques évidemment.

Ainsi, les riches, les puissants et leurs forces armées continuent à faire la fête, à se déplacer, à manger goulûment au restaurant, à bien vivre, quand les pauvres sont privés de tout et reclus dans leurs petits appartements, entassés dans des transports lugubres sans aucun autre droit que de travailler et de rentrer chez soi. Et pendant que les restaurants de luxe sont remplis de magistrats et d’hommes d’affaires, la jeunesse est jetée en prison lorsqu’elle fait simplement la fête pour le réveillon. La violence sociale est nue. À mesure que les élites affichent leur arrogance et leur toute puissance, nous baissons la tête et sommes de plus en plus résignés.


Le couvercle de la marmite finira-t-il par sauter ?


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