Enfermé sans procès depuis plus d’un an, « Libre Flot » doit être libéré !


Il est en grève de la faim depuis plus d’un mois


Le 8 décembre 2020, la police politique lançait un coup de filet : sept personnes présentées comme «membres de mouvance d’ultragauche» étaient arrêtées pour «association de malfaiteur en lien avec une entreprise terroriste». Une opération politique pour terroriser les opposant.e.s car le dossier est totalement vide et ne repose que sur des présomption des services de renseignement, remplies de conditionnels : un groupe envisagerait de, peut-être, éventuellement, imaginer des actions violentes.

En guise de preuve de «terrorisme» : de l’eau oxygénée et autres produits courants retrouvés sous l’évier de certaines personnes. Le seul élément sérieux retenu par la justice est que certains inculpés ont des liens avec des réseaux kurdes, qui combattent Daesh au Nord de la Syrie. Un an plus tard, un seul est encore en détention préventive. Enfermé sans procès, dans des conditions terribles, en attendant que «l’enquête» avance. Libre Flot a combattu Daesh sur le terrain, et mis sa vie en jeu au Rojava. Mais il n’est pas félicité ou récompensé : l’État l’enferme.

Depuis plus d’un mois, Libre Flot est en grève de la faim. À bout de force, amaigri, il a été hospitalisé d’urgence et mis sous perfusion car son état empirait. Aujourd’hui, son régime d’isolement a enfin été levé par l’administration pénitentiaire Cela ne met pas fin à sa grève puisque son unique revendication est la fin de son incarcération. Son état de santé est critique : il a perdu 16 kilos.

Son avocat, Raphael Kempf, témoignait hier : «J’espérais ne jamais voir ça dans ma vie d’avocat. Je sors de l’hôpital de la prison de Fresnes. J’ai vu Libre Flot dans sa cellule. C’est son 30e jour de grève de la faim. Il pèse 47 kg (63 d’habitude). Il est sous perfusion pour ne pas sombrer. Son visage est livide. […] Nous sommes plus qu’inquiets.

Son isolement a été levé par l’administration pénitentiaire le jour de son hospitalisation et c’est une excellente nouvelle. Mais fallait-il en arriver là? Et surtout, il reste enfermé. Rappelons qu’on lui reproche des faits de terrorisme, qu’il conteste. Qu’il est le seul des 7 inculpé.es encore enfermé. Que sa détention ne se justifie plus. Et que la justice le compare à Daech alors qu’il a libéré Raqqah de son emprise.

Il sait tous les soutiens qu’il a à l’extérieur de sa prison. Ils le font tenir. Pour lui, merci. Dans sa cellule, quand son esprit arrive à se concentrer un peu, il lit […] Il écoute Anne Sylvestre (beaucoup) et les Beruriers Noirs (un peu moins, ça peut se comprendre). Il y a des endroits en France qui l’attendent, qui l’accueillent. La justice le sait. Hâte qu’il soit libéré.»

Le 4 avril, un appel à se réunir pour exiger sa libération circule. Ses soutiens organisent des rassemblements et des actions, y compris dans d’autres pays.

L’appel est à retrouver ici.

À Paris, rendez-vous à 18h à Ménilmontant. À Toulouse, le rassemblement aura lieu à 18h devant le Palais de Justice.

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