Antiracisme : Macron se moque du monde

La leçon d'antiracisme de Macron sur Twitter

«L’histoire alerte le présent» s’est exclamé Emmanuel Macron sur les réseau sociaux, évoquant «l’escalade de haine» et alertant sur la «montée de la xénophobie et de l’antisémitisme». Le président a appelé à tendre «l’oreille aux résurgences du racisme». Un discours grandiloquent à l’occasion d’une visite au Camp des Milles, à Aix-en-Provence, un lieu qui a servi de camp d’internement des étrangers avant la seconde guerre mondiale, puis de camp pour les «indésirables» sous Vichy et enfin de camp visant à déporter les juifs dans le cadre du génocide nazi. De qui se moque Macron ? Comment peut-il faire un rappel historique contre le racisme ? Pour mémoire, voici son palmarès :

  • Novembre 2018 : Macron déclare que Pétain était un «grand soldat», réhabilitant le dictateur collaborationniste, responsable de la rafle et de la déportation de dizaines de milliers de juifs et de la torture et de l’exécution de milliers de résistants.
  • 30 octobre 2019 : Macron invite dans son avion personnel des journalistes d’extrême droite. Il accorde à l’hebdomadaire Valeurs Actuelles une interview exclusive. Lors de la discussion, il se lâche complètement et sort des réflexions clairement Lepénistes. L’Élysée tente de rattraper le coup, mais les faits sont là : Macron reprend les idées de l’extrême droite et choisit de leur offrir un coup de projecteur phénoménal.
  • Novembre 2019 : l’ancien dirigeant de l’Action Française Elie Hatem, nostalgique de Pétain et de la collaboration, adepte de Charles Maurras et de «l’antisémitisme d’État», est reçu en grande pompe à l’Élysée. Le militant pétainiste fait même un selfie avec le président et sa femme.
  • 11 février 2020 : Macron intervient devant les députés de son pari. Il reprend tout le lexique du Front National, «immigration», «insécurité», «séparatisme». Pour appuyer la démonstration, il reprend à son compte une théorie de Charles Maurras, militant royaliste et pétainiste et dirigeant de l’Action Française : la distinction entre «pays légal» et «pays réel». Une référence à peine voilée à l’extrême droite la plus réactionnaire.
  • 1er Mai 2020 : Macron appelle pendant 45 minutes le chroniqueur d’extrême droite Zemmour, auteur de multiples discours racistes et condamné pour «provocation à la haine raciale», pour le «soutenir». Macron n’a jamais appelé un soignants malades du Covid faute de protection, ni une victime de violences policières, ni une personnes subissant la brutalité de ses politiques. Non, le président choisit de «soutenir» un idéologue fasciste, parce qu’il a été insulté dans la rue.
  • Durant la campagne présidentielle 2022, le Ministre de l’Intérieur trouve Marine Le Pen «un peu molle» vis-à-vis des musulmans.
  • Après les législatives, le Ministre de la Justice de Macron appelle à «avancer ensemble» avec le Rassemblement National.
  • Des députés assument de «discuter» avec l’extrême droite pour trouver des majorités. Ce qui a été fait : les macronistes et l’extrême droite ont voté ensemble régulièrement, par exemple pour empêcher la hausse des salaires, la taxations des grandes fortunes ou pour imposer des mesures sécuritaires… Ils voteront ensemble les mesures anti-immigration du gouvernement.
  • En septembre 2022, la présidente de l’Assemblée Nationale elle-même sanctionnait une députée de sa propre majorité parce qu’elle avait dénoncé la xénophobie du RN !
  • Les députés de la majorité ont tranquillement joué au foot avec ceux du RN, devant les médias, achevant la normalisation du parti. Le RN, ces fachos sympas avec qui on peut tranquillement taper le ballon.
  • Octobre 2022, Macron se précipite à Rome pour féliciter la gagnante des élections italiennes : la néofasciste Giorgia Meloni, nostalgique de Mussolini.
  • Novembre 2022, le ministre de l’Intérieur, surfant sur un fait divers atroce, appelait à «rendre la vie impossible» pour les migrants.

Les managers autoritaires qui gouvernent instrumentalisent et salissent tout, sans aucune retenue. Y compris le combat contre le racisme. En utilisant le double discours permanent, le pouvoir organise une confusion politique totale et le nihilisme, terreau fertile au retour du pire.


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