10 fois plus d’antiracistes que de militants d’extrême droite. Les gendarmes chargent pour protéger les fachos.
Saint-Brévin les Pins, station balnéaire de Loire-Atlantique, a été choisie par les groupuscules les plus radicaux de l’extrême droite française comme nouveau point de ralliement. Leur combat ? Empêcher le déménagement d’un centre d’hébergement pour des familles de réfugiés. Néo-nazis, royalistes, Zemmouriens et autres racistes tentent de s’implanter dans le département, avec l’appui de la propagande de Bolloré dont les chaînes diffusent les rendez-vous.
Ce samedi 25 février, plus de 1200 anti-racistes ont d’abord manifesté le matin contre l’extrême droite, à l’appel de différents partis et syndicats de gauche. Une forte mobilisation, partie de la mairie, qui a déambulé dans les rues, avant même l’arrivée des fascistes prévue à 14h. À noter que les rues de Saint-Brévin sont désormais ornées de tags et d’autocollants contre l’extrême droite.
À partir de midi, l’atmosphère se tend. Gros dispositif répressif, contrôles, fouilles et grappes de fachos qui rodent. Les rues quasiment désertes de Saint-Brévin sont un peu sinistres. Une distribution antifasciste de nourriture à l’entrée du bourg réchauffe l’ambiance et sert de point d’accueil et de ralliement.
Entre 300 et 400 personnes se retrouvent sur un rond-point face à la Place de la Mairie, bloquée et cernée de gendarmes, où se rassemblent des fascistes. Côté fachos, moins de 150 personnes, retraités en majorité, venus de loin pour la plupart. Plus inquiétant, une vingtaine de néo-nazis, brandissant une bannière à croix celtique et faisant des saluts hitlériens, bien protégés derrière les lignes de forces de l’ordre. Cela n’étonne plus personne : l’État français protège les nazis.
Des drapeaux et autres ustensiles pro-Zemmour sont récupérés, et plusieurs racistes égarés doivent rebrousser chemin face au rassemblement antifasciste. Après un moment de flottement, de belles banderoles et beaucoup de slogans, la mobilisation antifasciste tente de franchir les lignes de gendarmes. Tirs de lacrymogènes contre fumigènes colorés. Les gendarmes chargent à plusieurs reprises violemment, arrachant une banderole et faisant saigner la tête d’un homme à coup de matraque. La confrontation se fait au corps à corps, et un gendarme finit au sol. Le vent est contre l’extrême droite : il repousse les gaz vers le rassemblement raciste. Mais la configuration des lieux est hostile : une petite place dont les accès sont barrés par les forces de l’ordre.
Le cortège finit par réussir à sortir de la souricière, retourne sur la place de départ pour improviser une réunion, sans trouver la force de repartir. Dommage, il était possible d’atteindre la plage qui bordait le meeting des racistes, en étant mobiles. La foule se disperse. On apprendra plus tard que des personnes isolées ont été pourchassées par des nervis néo-nazis.
Malgré une mobilisation dix fois plus forte du côté des opposant-es au racisme et pour le droit des personnes exilées, la coordination a fait défaut pour ce premier rendez-vous. Le dispositif de répression a été maître du terrain, protégeant l’extrême droite. Les fachos risquent donc de récidiver, avec le pouvoir de nuisance et d’intimidation qu’ils ont utilisé par le passé.
L’existence de deux rendez-vous distincts ce samedi a joué : il était à notre portée d’être ensemble dans une seule grosse manifestation l’après-midi, qui aurait probablement été à même de mettre réellement en difficulté les héritiers du pétainisme. Saluons à ce titre l’attitude de syndicalistes de la CGT et de Solidaires qui sont restés toute la journée et ont fait bloc.
Ce samedi était un premier round. Si l’extrême droite s’aventure de nouveau à Saint-Brévin, soyons encore plus nombreuses et nombreux, et surtout déterminé-es.
Images : Marion Lopez, Elsa Gambin, Oli Mouazan, BKNM
Une réflexion au sujet de « Saint-Brévin : le fascisme ne passera pas »
Punaise mais ce sont des QI de bulots. Pas facho mais fâchée
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