Le commissaire poursuivi dans l’affaire Benalla organise la chasse coloniale et raciste à Mayotte


Laurent Simonin dirige l’opération Wuambushu


C’est une énorme opération de chasse à l’homme, organisée par l’État français à l’autre bout du monde. L’archipel de Mayotte, situé dans l’océan indien dans un ensemble d’îles appartenant historiquement aux Comores, est la cible de la répression anti-immigration du gouvernement français. Une vaste opération d’expulsions, d’arrestations et de destructions de logements, baptisée «Wuambushu». Traduction : «reprise territoriale», «reconquête». Ce nom choisi par les autorités n’est pas anodin, c’est une opération de remigration telle qu’imaginée par l’extrême-droite la plus raciste.

Quasiment 2000 forces de l’ordre sont déployées, dont la fameuse CRS8, ultra-violente, qui tire déjà depuis deux jours des grenades sur des habitants vulnérables et précaires qui survivent sur un territoire très pauvre. L’État français prévoit d’expulser 10.000 personnes en 2 mois, et au moins deux centres provisoires de rétention seront créés. L’UNICEF, qui défend les droits de l’enfance auprès de l’ONU, et de nombreuses structures humanitaires s’alarment de cette opération.

Et devinez qui est à la tête de la chasse à l’Homme ? Un policier mis en examen dans le cadre de l’affaire Benalla : le commissaire Laurent Simonin. Le 15 juin 2021, Gérald Darmanin offrait une promotion à ce policier poursuivi. Il s’agit de l’ancien chef d’état-major de la direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC) à la préfecture de police de Paris au moment de l’affaire Benalla. Il a été propulsé commissaire général, le plus haut du corps des commissaires par un arrêté, alors qu’il est mis en examen pour «violation du secret professionnel» et «détournement d’images issues d’un système de vidéoprotection».

En clair, il a fourni et équipé en matériel le garde du corps d’Emmanuel Macron et son ami néonazi Vincent Crase lors de la manifestation du 1er Mai. Brassard de police et casque vissé sur la tête, Benalla s’était adonné avec passion à molester des opposant-es politiques. Mais le scandale ne s’arrête pas là. Laurent Simonin est aussi le fonctionnaire qui avait fourni illégalement les images de vidéosurveillance à Benalla pour qu’il puisse défendre l’indéfendable lorsque «l’affaire» avait éclaté quelques semaines plus tard.

Le haut fonctionnaire de police avait été mis quelques mois au placard avant de retrouver des postes «prestigieux» à Dreux et à Mayotte. Depuis, la justice semble s’être endormie sur l’affaire Benalla, et Simonin n’est toujours pas jugé. À présent, il commande une opération militarisée pour expulser des milliers de personnes et raser leurs maisons.

Simonin veut faire régner l’ordre colonial à coup de grenades et de bulldozers. Mayotte est un territoire placé stratégiquement dans l’Océan indien. La France a tout fait pour le garder sous son autorité. D’abord par un référendum fantoche, puis en transformant cette collectivité en département en 2011. 80% de la population se retrouve à vivre sous le seuil de pauvreté sur l’archipel, et la France déploie à présent des moyens colossaux pour y chasser les «indésirables».

Laurent Simonin est l’exemple d’un mode de gouvernement. Non seulement les agents au comportement violent ou mafieux ne sont jamais sanctionnés, mais ils sont même récompensés. Des policiers mis en cause pour des mutilations avaient été médaillés après les Gilets Jaunes. Grégoire Chassaing, le commissaire nantais responsable de la mort de Steve, avait été nommé grand chef de la police de Clermont-Ferrand.

L’État n’est qu’une mafia au service de l’impérialisme, de l’extrême-droite et des ultra-riches.

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