Mardi dernier, le 20 juin, c’était la journée mondiale des réfugié-es. En France, le gouvernement s’est comporté comme une mafia d’extrême droite à trois reprises le même jour :
Refus d’une minute de silence pour les personnes mortes en mer Méditerranée
Le 14 Juin, plus de 700 personnes, femmes, hommes et une centaine d’enfants sont mortes noyées au large des côtes grecques, dans la mer Méditerranée. Les rescapés disent qu’ils ont appelés à l’aide pendant des heures et que leur navire a coulé alors que les gardes côtes étaient venus tirer l’embarcation. Cette catastrophe est d’une ampleur inouïe. S’il fallait donner un ordre de grandeur des drames humains, rappelons-nous que le naufrage du Titanic, qui marque encore les esprits 100 ans plus tard, avait causé la mort de 1500 personnes. L’équivalent de deux naufrages comme celui du 14 juin. Pourtant la noyade de masse aux portes de l’Europe n’a pas provoqué d’électrochoc politique, bien au contraire.
À l’Assemblée Nationale, la NUPES a proposé une minute de silence pour ces vies perdues. La présidente du Parlement, la macroniste Yaël Braun-Pivet, s’est opposée à cet hommage. Elle a déclaré que «On ne fait pas de minute de silence de cette façon-là» puis «une minute de silence ne doit pas servir à faire le buzz». Alors qu’elle piétinait la mémoire des défunt-es, elle était applaudie par la droite et l’extrême droite dans l’hémicycle.
Une néofasciste reçue à l’Élysée
Le même jour, Macron recevait la néofasciste italienne Giorgia Meloni à l’Élysée pour parler de l’immigration. Autrement dit, il souhaite synchroniser les politiques d’expulsions entre les deux pays. Le Figaro précise que sur ce sujet, le gouvernement français et l’extrême droite italienne ne sont pas «si éloignés». Il faut dire que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin vient lui-même de l’extrême droite réactionnaire.
Violences policières et expulsions de mineurs
Le soir, près de 450 jeunes exilé-es isolé-es, accompagné-es d’une centaine de bénévoles, installaient des tentes devant le Conseil d’État à Paris. L’objectif était de mettre en lumière la détresse des jeunes qui survivent dans la rue depuis deux mois, afin d’ouvrir un dialogue avec les autorités.
La seule réponse ? Une violence extrême. 200 policiers, dont la BRAV, étaient envoyés pour expulser la place et détruire les tentes. Une nasse entourait les lieux, les jeunes exilé-es étaient sortis des tentes par la force. Certain-es frappé-es, étranglé-es ou gazé-es. Une quarantaine de mineurs et bénévoles étaient interpellé-es, six autres ont dû être hospitalisé-es. Selon des témoins, pendant l’opération, de nombreux policiers criaient : «qu’ils rentrent chez eux», «Prenez-les chez vous». Enfin, tout ce petit monde était escorté sur plusieurs kilomètres jusqu’à un square, au milieu de la nuit.
C’était le 20 juin, journée mondiale des exilé-es, et le gouvernement français a montré une fois de plus qu’il était d’extrême droite.
Photos : Margaux Gable