Les oublié-es du 115 manifestent devant le CCAS de Nantes
C’est l’été, plus besoin d’avoir un toit au-dessus de la tête pour survivre. C’est sûrement ainsi que doivent raisonner les ordures au pouvoir comme Aurore Bergé et Guillaume Kasbarian, dont la loi a été promulguée le 28 juillet dernier. Mais alors que les centres d’hébergement d’urgence ont été fermés après la trêve hivernale et que les expulsions continuent, force est de constater que la rue n’est pas une solution (ni un choix, malgré ce que pense Sylvain Maillard).
Face à des services sociaux déjà en sous-effectif et qui tournent au ralenti du fait des vacances, une mobilisation estivale de Droit Au Logement 44 est venue rappeler qu’il n’y a « pas de vacances pour les sans-logis ». Ce matin c’est une vingtaine de personnes qui se sont rassemblées devant le Centre Communal d’Action Sociale de Nantes afin d’obtenir des solutions d’hébergement en urgence. Le DAL44 explique sur Twitter que « parmi elles, plusieurs familles avec des enfants en bas âge et des personnes reconnues handicapées par la MDPH, laissées pour compte malgré la vulnérabilité de leur situation. Elles appellent le 115 quotidiennement, sans parvenir à les joindre ou se voyant opposer un refus ». Que faire lorsque les services sociaux ne répondent pas à leurs devoirs de protection ? Il ne reste que la rue.
Pourtant il y a près de 43.000 logements vides en Loire-Atlantique, que la loi permettrait de réquisitionner afin d’héberger ces familles. Mais si l’outil légal existe, il faut aussi qu’une volonté politique s’en empare. Or la volonté politique de la ville de Nantes se résume en un seul objectif de la maire Johanna Rolland : « un million d’habitants en 2030 » promettait-elle lors de son élection en 2014. De nouveaux habitants dans cette zone urbaine déjà tendue, mais pas n’importe lesquels : Johanna recrute du cadre sup à fort pouvoir d’achat, tout droit venu des centres urbains et de la région parisienne. Nos manifestant-es d’aujourd’hui font au contraire d’indésirables, dont on espère la fuite à force d’être délaissé-es.
Face aux personnes délogées, le pouvoir ne comprend que la force. Suite à l’occupation du CCAS, le DAL44 a pu être reçu par un élu municipal afin de discuter des solution possible. Mais il ne pourra ressortir de cette entrevue qu’un pansement sur une jambe de bois : pour régler le problème, il faudra établir un rapport de force plus conséquent, résister collectivement aux expulsions et réquisitionner les logements vides !
Solidarité avec les familles à la rue !
Photos : Oli Mouazan
Pour aller plus loin sur la loi Kasbarian-Bergé : une analyse du CRIC.
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