Des pelleteuses et des grenades lacrymogènes face à un village qui tente de défendre la forêt amazonienne. C’est ce que fait l’État français en Guyane. Hasard du calendrier, Macron a justement boycotté un sommet international pour préserver l’Amazonie organisé le 8 août dernier par le Brésil…
La Guyane est un réservoir mondial de biodiversité où cohabitent près de 5.500 espèces végétales, 700 espèces d’oiseaux, 177 espèces de mammifères ou encore 430 espèces de poissons. Et qui est couverte de forêts d’une richesse unique sur 90% de son territoire.
Les autorités imposent la construction d’une centrale photovoltaïque et à hydrogène sur un territoire autochtone, le village de Prospérité, près de Saint-Laurent-du-Maroni, où vit le peuple Kali’na – un peuple de la côte Caraïbe.
Prétextant le «développement des énergies verte», les autorités vont couper pas moins de 140 hectares de forêt primaire, qui sont aussi les terres ancestrales de ce peuple.
Les Kali’na se mobilisent depuis des mois pour faire déplacer le projet sur des espaces moins sensibles. Les habitant-es dénoncent le mépris des autorités, car un projet associatif et autogéré porté par les habitant-es attend depuis 30 ans de l’État qu’un terrain soit confié, alors que l’entreprise qui porte le projet de centrale a obtenu en moins d’un an l’autorisation pour y implanter sa centrale électrique.
Paris envoie ses gendarmes sur l’autre rive de l’Atlantique pour écraser la protestation. Le déploiement des forces de l’ordre est abusif et disproportionné, avec des militaires postés à l’entrée des villages dissidents, des drones et des patrouilles qui quadrillent le terrain, des gardes à vue pour tenter de décourager l’opposition…
Depuis deux jours, les pelleteuses ont repris la destruction de la forêt amazonienne, accompagnées par des tirs de munitions. Certaines sont explosives, comme à Sainte-Soline. L’ordre colonial règne.
Images : Groupe National de Surveillance des Arbres
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