La liberté d’expression «fait mal aux policiers»

Portraits de manifestants éborgnés par la police ces dernières années

Ce samedi 23 septembre, avant la grande manifestations contre les violences policières, le préfet de Paris assène dans les médias : «Participer c’est cautionner des slogans qui font mal aux policiers». Et faire mal à la police est, comme chacun sait, un crime d’État. En parallèle, le syndicat Alliance qualifie les manifestations «d’outrage public généralisé» qu’il faut interdire. Au sommet du pouvoir, la tentation semble très grande désormais d’empêcher toute manifestation d’opposition, même déclarée, même appelée par la gauche modérée. Au point où nous en sommes, il n’y a plus vraiment d’étapes à franchir avant la dictature assumée. Tour ce qui pourrait déranger la police doit de toute façon être supprimé, y compris les libertés les plus fondamentales.

Quant à Darmanin, il a carrément adressé une «lettre» à toutes les forces de l’ordre pour leur rappeler son soutien. Et il écrit sur Twitter : «En ce jour de manifestation «anti -police», à toutes les forces de l’ordre, je veux vous dire, comme l’écrasante majorité des Français, mon total soutien et ma sincère reconnaissance.» Le 19 mai 2021, Gérald Darmanin avait déjà appelé à montrer «des preuves d’amour» à la police.

Dans le règne de l’inversion généralisée :

  • Ce n’est pas la police qui est au service de l’État, mais l’État qui est au service de la police.
  • Les armes de guerre utilisées par la répression ne sont pas dangereuses, alors même que l’on recense près de 100 personnes mutilées à vie en France depuis 15 ans.
  • Ce sont en réalité les slogans qui «font mal» à la police. C’est vrai, après tout, qu’est-ce qu’un modeste tir de LBD ou de grenade dans le visage comparé à un slogan ?
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