Nantes : la manifestation pour la Palestine étouffée


Alors que l’armée israélienne bombarde Gaza sans relâche, que 2 millions d’êtres humains sont assiégés, enfermés sans eau ni électricité dans une petite zone cernée de murs et de miradors, alors que des femmes et des enfants meurent par centaines sous les frappes aériennes, la France s’enfonce dans une surenchère délirante en faveur de l’État colonial.


Toute parole évoquant, même timidement, l’histoire du conflit israélo-palestinien ou expliquant le contexte des évènements actuels est traitée de «complice du terrorisme». Les menaces ne se comptent plus contre celles et ceux qui dénoncent le colonialisme. Et toute manifestation de soutien au peuple palestinien actuellement sous les bombes est interdite par les autorités.

À Nantes, ce mercredi 11 octobre, des associations historiques de solidarité avec la Palestine avaient appelé à un rassemblement dans le centre-ville. La préfecture a interdit l’événement le matin même. À l’heure du rendez-vous, des dizaines d’agents armés étaient positionnés sur le lieu d’appel. Une compagnie entière de gendarmes, des agents en civil, des policiers en tous genres… qui grouillaient de la préfecture à la Place Royale.

De nombreux contrôles de personnes d’origine maghrébine ont eu lieu. Et toute personne portant un drapeau ou une pancarte aux couleurs de la Palestine était saisie, mise à l’écart derrière un lourd dispositif et contrôlée. De nombreuses amendes ont été distribuées. Les mêmes scènes ont eu lieu à Lyon ou Marseille.

Les événements dramatiques au Proche-Orient sont l’occasion pour le pouvoir de franchir une étape supplémentaire vers un régime policier qui n’autorise plus aucune voix dissonante, plus aucune contradiction avec le discours officiel, qu’il s’agisse de dénoncer la répression, de lutter pour l’écologie ou de dénoncer le colonialisme.

Le climat qui règne dans ce pays est probablement l’un des plus inquiétants en occident. Si la répression du mouvement pro-palestinien existe ailleurs, les manifestations de soutien à Gaza s’y déroulent encore sans encombre. Ce n’est plus le cas en France.


Images : Théo Prn, CA et presse locale

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