Mise en examen de l’entreprise pour «complicité de crimes contre l’humanité» et abandon d’un projet près de Nantes
Ce mardi 16 janvier est doublement une mauvaise journée pour la multinationale Lafarge, monstre du ciment, pollueur, bétonneur et adepte de méthodes peu scrupuleuses :
Mise en examen pour complicité du terrorisme
La Cour de cassation a définitivement validé la mise en examen pour complicité de crimes contre l’humanité de l’entreprise. Pour faire plus de profits, Lafarge avait maintenu une cimenterie en Syrie jusqu’en 2014, y compris sur les territoires contrôlés par Daesh. Lafarge aurait versé entre 4,8 et 10 millions d’euros à divers groupes terroristes et intermédiaires en échange du maintien de ses activités.
Lafarge avait été poursuivie aux États-Unis pour les mêmes faits, et avait accepté en octobre 2022 de payer une sanction financière de 778 millions de dollars et de plaider coupable pour sa complicité. Ça ne va pas aider sa défense.
Lafarge sera donc jugée en France. Et le pire, c’est que c’est un militant d’extrême droite, candidat du Front National et fervent supporter de Marine Le Pen, Jean-Claude Veillard, qui avait supervisé la collaboration entre Lafarge avec Daesh ! Le procès risque d’être intéressant…
Abandon des carrières de sable
En Loire-Atlantique, Lafarge prévoyait l’extension d’une énorme carrière d’extraction de sable au sud de Nantes, à Saint-Colomban. 37 hectares menacés pour les appétits des bétonneurs.
Contre ce projet, des luttes locales impulsées notamment par des paysans du pays nantais ont lieu depuis des années, notamment une manifestation mémorable ayant réuni des milliers de personnes et des centaines de vélo en juin dernier. Cette mobilisation avait particulièrement énervé la droite locale et précipité la dissolution des Soulèvements de la terre, depuis annulée.
Lafarge vient d’annoncer l’abandon de son projet d’extraction. Cette annonce survient quelques semaines après la campagne internationale contre Lafarge et le monde du béton, durant laquelle ont eu lieu plus de 50 actions dans toute la France, mais aussi en Suisse et en Belgique.
«Cet abandon arrive 6 ans, quasi jour pour jour, après l’abandon dans le même département du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, et 3 ans après l’abandon d’un projet de méga-entrepôt logistique Amazon à Montbert à quelques kilomètres de Saint-Colomban» soulignent Les Soulèvements de la Terre.
Cette victoire s’inscrit même dans une longue série de mobilisations triomphantes dans le département depuis l’abandon de projets de centrales nucléaires en bord de Loire dès les années 1970. La composition entre les luttes paysannes, syndicales et la jeunesse urbaine, puissante à Nantes, parvient à faire reculer les projets destructeurs.
«La vigilance reste de mise à Saint-Colomban et le combat s’y poursuivra dans les mois à venir, puisque le second projet d’extension de carrières porté par GSM n’est lui pas encore abandonné» précise le mouvement.
Les luttes ne sont pas vaines, les entreprises écocidaires assoiffées d’argent ne sont pas toujours gagnantes. À suivre !
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