C’est l’affiche du nouveau spectacle de l’humoriste Waly Dia qui passe notamment sur France Inter. On y voit l’artiste les yeux fermés avec le visage couvert de tatouages. Elle vient d’être interdite d’affichage dans le métro parisien.
Mediatransports, la régie publicitaire de la RATP et de la SNCF, considère qu’une partie du visuel du stand-up que l’humoriste jouer à partir du jeudi 1er février à Paris «présente un caractère politique incompatible avec le devoir de neutralité qui s’impose dans les transports publics et pourrait être considérée comme diffamatoire ou injurieuse». Elle a donc été refusée.
Quel est ce message «politique» si choquant ? Il faut vraiment zoomer sur l’affiche pour l’apercevoir. C’est un tatouage inscrit en haut d’une joue, à peine lisible : «Je suis comme l’IGPN, je ne suis pas là pour faire le procès des policiers». Diantre, c’est vraiment très choquant ! Limite de l’incitation à l’émeute !
La régie de la RATP dénonce aussi un tatouage présent dans le cou de Waly Dia : «Macron, c’est comme un père alcoolique, à la maison il te pourrit la vie, dehors il te fout la honte». Et devinez qui a été nommé Président Directeur Général de la RATP en 2022 ? Jean Castex ! Ancien Premier Ministre de Macron, qui bénéficie désormais d’un poste en or, récompense pour bons et loyaux services. Il faut dire la RATP est un réseau tellement performant, accessible et peu cher que la priorité était de censurer une publicité.
En 2022, c’est un livre de blagues coécrit par l’humoriste Guillaume Meurice, un dictionnaire parodique, détournant l’actualité avec des définitions satiriques d’expressions qui était censuré. Le Robert avait été racheté par un géant de l’édition, le groupe Éditis. Et ce groupe est sous contrôle du milliardaire d’extrême droite Bolloré, qui avait décidé de supprimer plusieurs passages du livre. Peu après, l’émission où intervenait Guillaume Meurice était quasiment supprimée des antennes de France Inter, malgré ses succès d’audience.
Le poète Aragon qui appelait à «descendre les flics», Brassens à «rosser les cognes» ou le chanteur Renaud qui appelait à sortir «les fusils, des pavés, des grenades» contre «les flicards» auraient été arrêtés et interdits s’ils s’exprimaient aujourd’hui. Victor Hugo avait formulé, lors d’un discours à l’Assemblée Nationale, le fameux slogan «police partout justice nulle part». Pour les mêmes mots 170 ans plus tard, il serait traité d’anti-républicain et de wokiste. Il ne serait peut-être même pas publié.
Décidément, on ne peut plus rien dire en France. La cancel culture fait des ravages.
Ajout : Taquin, Waly Dia a réactualisé son affiche, qui colle un peu mieux au souhait du gouvernement :
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