Allemagne : sabotage d’une usine géante de Tesla


Une «gigafactory» d’Elon Musk à l’arrêt, plusieurs centaines de millions d’euros de préjudice


L'usine géante de Tesla en Allemagne

L’action a été revendiquée le 5 mars dans un communiqué diffusé en ligne et signé par un groupe baptisé Vulkan Gruppe. L’incendie d’un pylône électrique près d’une usine géante de Tesla près de Berlin, a coupé le courant et provoqué l’arrêt de la production pour plusieurs jours. «Avec notre sabotage, nous nous sommes fixés pour objectif de réaliser le plus grand black-out possible de la Gigafactory» explique le communiqué publié suite à cette action.

Cette usine est la seule de ce type en Europe et produit des dizaines de milliers de véhicules électriques conçus par le milliardaire Elon Musk.

Chaque voiture Tesla coûte plus de 40.000 euros, il s’agit de monstres d’acier réservés aux riches, bourrés de technologies de surveillance, filmant leur environnement en temps réel, et très coûteux en métaux rares. Le dernier «monster truck», invention hideuse produite par la firme, est un véritable tank blindé aux formes géométriques, mesurant près de 6 mètres et pesant plus de 4 tonnes. Il nécessite un permis poids lourd et constitue un danger pour les passants et les cyclistes. Gigantisme, luxe, technologies inutiles : les véhicules Tesla, symboles du capitalisme contemporain, ont été plusieurs fois pris pour cible lors des mobilisations sociales en France.

Suite au sabotage électrique de l’usine près de Berlin, le mystérieux groupe à l’origine du black-out explique que Tesla «mange de la terre, des ressources, des hommes, de la main-d’œuvre et crache pour cela 6000 SUV, machines à tuer et monster trucks par semaine», et accuse l’usine de «polluer la nappe phréatique et [de] consommer pour ses produits d’énormes quantités d’une ressource en eau potable déjà rare». Vulkan Gruppe avait déjà revendiqué un incendie criminel sur un chantier de Tesla en 2021.

Cette usine, inaugurée en 2022, avait provoqué l’hostilité des groupes écologistes et des riverains avant même son ouverture. À présent, Tesla compte agrandir ce site pour doubler la capacité de production, passant de 250.000 voitures électriques par an à un objectif de 500.000 unités. Lors d’un vote consultatif en février, les habitants de la commune concernée ont largement voté contre cette extension. Des écologistes occupent désormais le bois menacé par ce projet d’agrandissement de l’usine.

Tesla, c’est aussi une grande violence sociale. Dans ses usines, Elon Musk refuse de signer les conventions collectives sectorielles pour protéger ses employés. En Suède, une grève a duré plusieurs mois dans une usine Tesla suite à ce refus, elle a été suivie par des salariés danois et norvégiens. Le milliardaire Elon Musk est un ultra-libéral assumé, qui méprise le droit du travail.

En 2022, ce patron né en Afrique du Sud, dans une famille de riches descendants de colons propriétaires d’une mine d’émeraudes, a fait parler de lui en prenant le contrôle de Twitter. À peine une semaine après le rachat du réseau social, le milliardaire lançait un «plan de réduction» de la moitié des effectifs de l’entreprise. Des milliers de personnes au chômage d’un coup, prévenues par un simple mail, avant de voir leur accès à leurs comptes professionnels et aux locaux de l’entreprise verrouillés. Trois semaines plus tard, le milliardaire proposait aux salariés restants de choisir entre se donner «à fond, inconditionnellement», de s’engager à «travailler de longues heures à haute intensité» ou de partir. Il fallait cocher «oui» ou quitter la boite. Beaucoup ont démissionné.

En 2023, Musk avait été l’une des rares personnalités à soutenir la réforme des retraites de Macron. Il avait tweeté : «L’âge de la retraite de 62 ans a été fixé alors que les durées de vie étaient beaucoup plus courtes. Il est impossible pour un petit nombre de travailleurs de faire vivre un nombre massif de retraités».

Comme Macron, Musk est dans une quête de toute puissance : il colonise le ciel avec ses milliers de satellites qui opacifient notre vision des étoiles, il rêve d’une humanité «augmentée» par des puces dans le cerveau et d’un monde régi par un libéralisme total.


Face à la démesure des puissants, le geste le plus sage est parfois de débrancher le courant et de tout mettre à l’arrêt.


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