La vidéo a été publiée le 7 mars et largement partagée sur les réseaux sociaux. Des élèves du lycées Blaise Cendrars, à Sevran, en Seine-Saint-Denis, dénonçaient le délabrement de leur établissement, en énumérant les difficultés : absence de chauffage dans les salles de classe, plafonds délabrés, manque de tables et de chaises, professeurs non remplacés…
Ces problématiques sont généralisées dans les lycées de banlieue. À Cachan, l’un des plus gros lycées d’Île-de-France a été bloqué le 5 mars après qu’un bout du plafond se soit effondré, qu’une fuite d’eau ait eu lieu dans une classe, que des murs soient en ruine, que des salles soient privées de chauffage, entre autres.
En parallèle, un mouvement de grève a lieu dans plusieurs établissements du département, et certaines enseignants cumulent les journées de mobilisation sans être écoutés. Mais en plus, la direction veut les faire taire.
À Blaise Cendrars, le 13 mars, les enseignant-es qui apparaissaient dans une petite vidéo ont reçu une convocation : un «entretien» dans le bureau de leur proviseure, en présence d’un représentant de la Direction des services départementaux de l’Éducation nationale (DSDEN).
Ce coup de pression de la hiérarchie de l’Éducation Nationale, dont le rôle n’est plus que de saboter l’école publique et de soumettre le personnel, n’a pas fonctionné. Lors de la convocation qui a eu lieu le 15 mars, le lycée a été bloqué par les élèves, un rassemblement avec une casserolade et des huées.
«Sans surprise, cette convocation c’était beaucoup de vent, une pure tentative d’intimidation. […] On est déterminés à continuer et à ne pas se taire […] il est important qu’on montre qu’on est solidaires, déterminés, alors qu’on cherche à empêcher des mobilisations» explique Melissa, l’une des enseignantes.
Après l’épisode accablant de la ministre Oudéa-Castéra dont les enfants sont placés dans le privé catho intégriste qui bénéficie de moyens illimités, qui s’ajoute à des années d’humiliations, la colère gronde dans l’Éducation. Un secteur qui sera peut-être l’épicentre d’un grand mouvement social à venir.
2 réflexions au sujet de « Lycées de Saine-Saint-Denis abandonnés : des enseignants qui s’expriment convoqués »