Le 8 avril, une nouvelle descente de la police anti-terroriste visait le mouvement écologiste. À l’aube, 17 personnes étaient enlevées chez elles par des individus cagoulés et lourdement armés, et conduites pour plusieurs jours au cachot, soupçonnées d’avoir participé à une manifestation contre une usine de ciment.

Le récit des interpellé.e.s auprès du média Reporterre est un aperçu concret du terrorisme d’État.
Un enseignant est mis « à plat ventre, les deux mains menottées dans le dos » par des hommes avec des fusils d’assaut prêts à tirer, puis passé à tabac : « »Ils commencent à se déchaîner », raconte-t-il. Coups de poings et de pieds dans les côtes et le ventre. »Allez, une petite dernière », lui aurait lancé un agent de la brigade avant de lui asséner un coup de poing dans l’arcade, avec un gant coqué ». En garde à vue, le médecin a confirmé plusieurs hématomes au niveau des côtes et du visage.
Chez Mathilde, mère de famille, « une équipe d’intervention de la BRI est entrée dans la maison, où se trouvaient mes deux enfants de 4 et 8 ans. J’avais l’impression d’être prise en otage », décrit-elle. »
Toutes les personnes ont été embarquées dans une voiture, les yeux bandés, comme des otages, et une partie « emmenés à toute allure vers les locaux de la Sous-direction antiterroriste (SDAT), à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). Direction le quatrième sous-sol. » Pendant trois à quatre jour, une torture blanche faite de fouilles quotidiennes, d’interrogatoires interminables sur leurs lectures et leurs idées politiques, et de néons blafards faisant perdre toute notion du temps et de l’espace.
Mathilde raconte : « Ils m’ont lâchée, menottée dans le dos et les yeux bandés, dans une rue de Paris, en pleine nuit, sans téléphone. J’avais un sac avec ma culotte sur laquelle ils ont prélevé de l’ADN », raconte la mère de famille.
Et ces opérations terrifiantes pour quoi ? 8 personnes relâchées sans suite, 9 convoquées au tribunal en juin. Absolument rien ne justifiait ces opérations, pas plus que les précédentes, en dehors l’objectif de frapper d’effroi les personnes arrêtées et celles qui partagent leurs idées.
« L’utilisation des moyens antiterroristes est une façon de marquer nos corps et nos esprits, pour faire peur à toute une génération d’écologistes », résume l’un des interpellés.
Le fascisme n’est pas le contraire de la démocratie, on ne passe pas de l’un à l’autre subitement par un processus surnaturel. C’est un processus, une progression : il y a une infinité de nuances de gris entre les deux.
Les opérations anti-terroristes comme la répression après la mort de Nahel ou encore la violence militaire à Sainte-Soline sont des moments de fascisme appliqués ici et maintenant.
Faire tabasser un homme ligoté, chez lui, par des unités paramilitaires cagoulées, terroriser des familles, dévaster des appartements, arracher une mère à ses enfants, la rejeter en pleine nuit les yeux bandée, humiliée et sans un mot après lui avoir volé sa culotte : tout cela, ce sont des pratiques fascistes. Aujourd’hui, elles visent ces militant.e.s, demain, c’est tout le monde.
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Une réflexion au sujet de « Le terrorisme de la police anti-terroriste »
La France est un régime politique hybride qui titube entre les limites d’un état de droit et d’un état policier. Ici comme ailleurs les pollueurs sont protégés (même s’ils agissent avec un groupe terroriste comme Daesch).
Les associations, les collectifs et les organisations professionnelles qui permettent d’avoir un contre pouvoir sont dissoutes et la constitution peut sans difficultés squeezer le parlement avec des articles comme le 49.3. Aujourd’hui quand tu vas manifester spontanément c’est un délit qui mérite interpellation et où toute action policière est légale. Les industriels pollueurs, les fabriquants de mort (fabriquants et marchands d’armes) les fabriquant de misère (« barons de la finance » FMI et banque mondiale) les tyrans sanguinaires, les milliardaires, les grands bourgeois cossus et les dictateurs assassins se protègent et protègent leur vol de richesses et de pouvoir. Ils utilisent les États pour perpétuer, légaliser et légitimer leur hold up et leurs crimes faient de violence et de propagande