La violence armée contre des gens qui dansent. Ce sont des images inacceptables, et qui pourtant deviennent habituelles en France.
Profitant du long week-end du pont de l’ascension, une Free Party était organisée dans le Maine-et-Loire, à Parnay près de Saumur, sur un terrain agricole. Démarrée dès jeudi, la fête a duré jusqu’à dimanche, et a réuni jusqu’à 10.000 personnes, dans une bonne ambiance pour l’immense majorité.
Un arrêté préfectoral interdisait les rassemblements festifs. Ce dimanche 12 mai, un très important dispositif de police et de gendarmerie, appuyé par un hélicoptère, a envahi le champ où la fête touchait à sa fin pour semer le chaos.
Les forces de l’ordre ont chargé la Free Party vers 17h, tirant un grand nombre de grenades lacrymogènes et explosives et des balles en caoutchouc. Plusieurs personnes ont été brutalement arrêtées.
Cette débauche de moyens et de violence pour quoi ? Interdire une fête qui, de toute façon, se terminait ? Voler du matériel de son comme une vulgaire mafia ? Arrêter des fêtards ? À chaque fois qu’une fête a eu lieu sans répression, elle s’est achevée dans le calme. L’État choisi l’escalade de la tension.
Cette scène lamentable rappelle d’autres cas de répression de Free Party, dans un pays qui criminalise la fête et la jeunesse.
Il y a, bien sur, dans toutes les mémoires, la charge de la fête de la musique à Nantes en 2019, qui a provoqué la mort de Steve. Mais aussi la teuf du réveillon 2021 de Lieuron ou encore l’assaut militarisé d’une Free Party à Redon en juin 2021, qui a coûté la main à un jeune homme, après des tirs de grenades explosives par des gendarmes au milieu d’un champ, en pleine nuit.
Moins connue, l’attaque d’une Free Party près de Béthune, dans le Pas-de-Calais en août 2022 avec des chiens, ou en février 2023 à Loison-sous-Lens, un assaut de CRS à coups de grenades de désencerclement, et bien d’autres.
Un régime qui déploie une telle violence contre des fêtes est un régime à bout de souffle.
Images : Paultek Addicttekno Halloa, Pika Pika, Collectif les Insoumis
Notre dossier sur le mouvement Free Party :