Une police du vêtement contre la cause palestinienne


Vous avez aimé la traque aux « robes longues » dans les lycées au nom d’une fausse « laïcité ? Vous allez adorer les amendes pour un pin’s en forme de pastèque !


À Lyon, le 31 mai, des policiers ont mis en place une traque aux symboles évoquant la Palestine. Des agents ont d’abord verbalisé une femme pour « participation à une manifestation interdite » alors qu’elle était seule mais qu’elle portait un keffieh sur les épaules. Aucun rassemblement ou manifestation n’était alors en cours.

Encore plus lunaire : dans la foulée, les agents ont isolé une femme à proximité, qui portait un pin’s en forme de pastèque. Les policiers ont considéré cela comme « un signe distinctif de participation à une manifestation interdite ». Les deux femmes ont reçu des amendes de 135 €. Pour avoir porté un pins et un keffieh dans la rue donc.

Un peu d’histoire : en 1967, lors de la guerre de 6 jours, Israël interdit le drapeau palestinien dans l’espace public. Les Palestiniens cherchent alors des symboles alternatifs. Le keffieh, foulard traditionnel noir et blanc, est utilisé par les combattants et s’impose comme un symbole de la cause palestinienne. Des palestiniens vont aussi brandir des morceaux de pastèques en guise de contestation, car le fruit découpé laisse apparaître les couleurs du drapeau palestinien.

La pastèque devient un symbole très populaire pendant la première Intifada, à partir de 1987, après qu’Israël ait interdit aux agriculteurs de planter plusieurs aliments, dont des pastèques.

En janvier 2023, le ministre fasciste de la Sécurité israélienne, Itamar Ben-Gvir, interdit à nouveau de faire montrer des drapeaux palestiniens dans les lieux publics et a autorisé la police à les confisquer.

Pourquoi rappeler tout cela ? Parce qu’en France, en 2024, des policiers appliquent avec autant de zèle, voire plus, les mesures liberticides du gouvernement israélien ! Au point de jouer le rôle de police du vêtement, de traquer le moindre symbole de soutien à la Palestine dans la rue, et de verbaliser illégalement.


La présidente du Parlement, elle, a pu arborer un pin’s en forme de drapeau israélien. Du délire.


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4 réflexions au sujet de « Une police du vêtement contre la cause palestinienne »

  1. La flicaille est un bastion de fachos venu embrasser la connerie de la grande bourgeoisie qui va crescendo pour obtenir en retour le permis de réprimer, de blesser de mutiler et de tuer.

  2. J’ai été verbalisé sur les Champs Elysées alors que je regardais un contrôle de jeunes qui avait des keffieh et drapeaux palestiniens.
    Nous passant curieux ils nous ont encerclé et sélectionné seulement les typés maghrébins
    La flics m’a mis 135€ que j’attend avec patience pour la contester car je ne faisais pas partie du groupe juste je regardais j’ai des vidéo avec snap et que je disais je ne sais pas ce qu’il se passe il contrôle des petites et pire là ces m’a dit contrôle d’identité et elle ne m’a pas dit qu’elle allait me verbaliser.

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