En Israël, tous les ans, à la fin du mois de mai ou début juin, a lieu la «marche des drapeaux» organisée par l’extrême droite colonialiste.
Cette manifestation commémore depuis 1967 l’annexion de la partie Est de la ville par les sionistes. Ce jour là, des colons peuvent parader en arme dans les quartiers palestiniens, commettre des exactions, crier des slogans racistes, le tout sous protection policière. Les Palestiniens sont contraints de fermer leurs échoppes et les ruelles se vident peu à peu. La police fait clairement savoir aux commerçants palestiniens que s’ils restent ouverts, c’est à leurs risques et périls. C’est donc dans des rues désertes que défile l’extrême droite sioniste.
Le 18 mai 2023, cette marche avait rassemblé des milliers de personnes. Une photographie prise au cœur de la vielle ville avait fait le tour des réseaux sociaux du Proche Orient : de jeunes palestiniens avaient croisé la route de la marche des colons et tenu tête aux provocations et aux chants tels que «Morts aux arabes». Ils avaient été roués de coups. Aucun des agresseurs n’a été interrogé ou arrêté par la police israélienne. La marche, qui faisait suite à l’arrivée de l’extrême droite au gouvernement, avait été tellement raciste et violente que même les ambassades des USA et de France avaient officiellement protesté.
Lors de la marche des drapeaux de 2022, une photo montrait déjà un colon israélien s’attaquer à une femme palestinienne avant qu’elle ne soit gazée au visage par d’autres suprémacistes juifs. Crachats, tabassages et slogans abominables tels que «que vos villages brûlent» avaient rythmé le défilé.
Et en 2024 ? C’est encore pire. La «marche» a eu lieu le 5 juin, et a réuni une foule plus nombreuse et violente encore que les années précédentes. Dans la matinée, des milliers de fanatiques se sont réunis, après que la police ait vidé la zone des Palestiniens, en criant des chants génocidaires tels que «Que leur nom [des Palestiniens] soit effacé», «que leurs villages brûlent», ou appelant à la vengeance.
Cette année, le ministre israélien de la sécurité nationale Ben Gvir a défilé en personne, et a déclaré : «Jérusalem est à nous, la Porte de Damas est à nous, le Mont du Temple est à nous. Aujourd’hui, en accord avec ma stratégie, les Juifs ont prié librement sur le Mont du Temple. Nous le disons simplement: c’est à nous». Ces fanatiques messianiques sont en pleine guerre de religion.
Était aussi présent le ministre israélien du Logement et de la Construction, Yitzhak Goldknopf, qui affirme qu’il refuse de vivre «aux côtés d’un État composé d’animaux humains», à savoir le peuple palestinien.
Lors du défilé, une foule de fascistes a passé à tabac le journaliste palestinien Saif Al Qawasmi dans la vieille ville de Jérusalem. Après avoir été roué de coup par des dizaines d’agresseurs, il a été arrêté par la police israélienne, alors qu’il portait clairement une tenue marquée «presse». Les images de le meute s’acharnant sur un homme terrorisé sont édifiantes. Elles auraient du faire le tour du monde, pour montrer la violence des fascistes israéliens et les atteintes à la liberté de la presse. Ce n’est pas le cas.