En juillet 2017, face au nombre de sans abris, le Président nouvellement élu Emmanuel Macron déclarait qu’il ne voulait voir «plus personne dans les rues d’ici à la fin de l’année» et que sa première bataille serait de «loger tout le monde dignement».
Sept ans plus tard, il n’y a jamais eu autant de sans abris, et jamais autant de morts dans la rue. Le Collectif Les Morts de la Rue a recensé 735 personnes sans domicile fixe décédées en France l’an dernier, un triste record. Le collectif, qui mène ce recensement depuis 2012, pointe un «nombre jamais aussi élevé» de décès.
En 2022, il dénombrait 624 personnes mortes dans la rue. Il y en a donc plus de 100 supplémentaires l’année suivante. Le collectif estime que le chiffre réel pourrait être 6 fois supérieur, étant donné les difficultés pour retrouver ces défunts. L’âge moyen de décès des personnes recensées est d’environ 49 ans, soit près de trente ans de moins que la population générale.
Ce bilan est d’autant plus scandaleux qu’il ne provoque pas d’électrochoc politique et que le gouvernement continue d’imposer des mesures qui aggravent la précarité, le mal logement et augmentent le nombre de SDF.
On se souvient qu’en février 2019, Macron organisait une mise en scène obscène où il suivait une « maraude » d’association pour aller parler à des personnes sans domicile survivant dans des tentes en pleine rue. Le tout photographié par le service presse de l’Élysée.
En 2023, le même Macron a fait passer une loi dite «anti-squat», qui a renforcé les sanctions envers les personnes qui occupent des logements vides en les punissant de prison. Elle a aussi permis aux propriétaires de faciliter la résiliation d’un bail et d’expulser des locataires très rapidement, en cas d’un loyer impayé. C’est une fabrique à SDF, une loi qui vise à jeter encore plus de monde à la rue. La Fondation Abbé Pierre dénonçait un «véritable engrenage répressif».
En 2023, la fondation publiait une étude révélant que le nombre de personnes sans domicile fixe a plus que doublé en dix ans. Il est évalué à au moins 330.000 en France. Une augmentation de 130% depuis 2012, date de la dernière étude de l’INSEE sur ce sujet. Au total, 4,15 millions de personnes sont mal logées, estime la Fondation. Et parmi elles, des milliers d’enfants sont à la rue.
Pourtant, en France, il y a plus de trois millions (3.000.000 !) de logements vacants. Et ce nombre ne cesse d’augmenter : il est passé de 1,9 à 3 millions entre 2006 et 2019, soit une hausse considérable de 55%. Près d’un logement sur 10 en France est aujourd’hui vide alors qu’il est de plus en plus dur de se loger dans les grandes villes.
Depuis 2017, seuls les ultra-riches et les grandes entreprises profitent de la politique économique d’Emmanuel Macron. Les cadeaux fiscaux aux privilégiés et aux patrons se comptent en dizaines de milliards d’euros au détriment des comptes publics, et notamment de la santé, de l’accueil et du logement. Le tout dans un pays déjà très favorable aux grandes fortunes sur plan fiscal, contrairement à ce qui est répété par les médias. «La France est un paradis fiscal pour les ultra-riches. Ils ne payent quasiment aucun impôt [2% sur le revenu]. Il n’y a plus d’ISF. Le seul impôt qu’ils payent c’est celui sur les sociétés qui a été réduit de 8% sous Macron», selon l’économiste Gabriel Zucman.
Les choix du gouvernement tuent. Choisir de prendre dans les poches des pauvres pour garnir encore plus celles des riches provoque des morts. C’est un fait établi, documenté, nos dirigeants ont du sang sur les mains.
2 réflexions au sujet de « Sans abris : hécatombe record et politiques criminelles »
Nous sommes dans un système économique et financier effroyable, l’humanité produit plus que ce qu’elle a besoin réellement et seulement 30 pour cent de la production énergétique et matériel mondiale suffisent pour répondre aux besoins de 8.5 milliards de personnes. Le neoliberalisme est là pour tout saccager pour les intérêts de la bourgeoisie. L’heure de la décroissance à sonné, la protection de l’ensemble de l’humanité et du monde du vivant en générale sont possibles et nécessaires , changeons de CAP et finissons en avec les intérêts de cette bourgeoisie capitalo-facsiste et son système économique et financier anti-sociale et ecocidaire neoliberale
vous aviez mal compris : quand il a dit qu’il ne voulait plus personne dans les rues, il parlait des manifestatnts.
quand vous savez pas, demandez moi…